Le coronavirus offre l’opportunité d’innover dans le cinéma nigérian

Tubor Sampson, comédien nigérian, à Abuja, le 9 juin 2020. (VOA/Gilbert Tamba)

Plus de cent jours après l’apparition du premier cas de Covid-19 au Nigeria, Nollywood, la production cinématographique du pays, a été complètement bouleversée.

Le confinement strict de la majorité de la population a provoqué un arrêt soudain de toutes les activités économiques au Nigeria. Peu de secteurs ont été épargnés.

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Cinéma: face au coronavirus, Nollywood passe au virtuel


L’industrie du divertissement a été étranglée. Pour empêcher la propagation du virus, les rassemblements de groupes ont été interdits donc pas de cinéma, pas de concerts, pas festivals et surtout pas de stades remplis pour les matchs de football.

Beaucoup d’artistes ont été obligés de se mettre à l’heure du télétravail où se sont tournés vers les réseaux sociaux pour amuser leurs fans, comme Tubor Sampson, un comédien nigérian.

"Je fais mon mieux même si je dis que je fais pas assez. Je poste quelques scènes de comédie pour mes fans et à mes clients sur les réseaux sociaux. J’essaie de rester en contact avec eux et de les rendre heureux", explique Tubor Sampson.

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L’industrie cinématographique nigériane contribue incontestablement à la création d’emplois dans un pays dont l’économie dépend surtout du pétrole et de l’agriculture. Plus d’un million de personnes travaillent dans le secteur qui est aussi frappé de plein fouet par la crise sanitaire.

Francis Duru, acteur Nigérian du Nollywood, à Abuja, le 9 juin 2020. (VOA/Gilbert Tamba)


Les acteurs Nigérians broient du noir et ne cachent pas leur amertume. Francis Duru est un acteur populaire du cinéma nigérian, surnommé Nollywood. Pour lui, c’est un désastre.

"La situation est vraiment grave pour nous, parce que c’est ça notre vie. Nous sommes coupés de notre audience qui est notre vrai soutien, la fondation dont tout créateur a besoin".

Pour d’autres, la pandémie du coronavirus a offert l’opportunité pour beaucoup d’innovation et de créativité.

Ivonne Agbedameyo dirige une entreprise spécialisée dans l’organisation d’événements culturels.

"Nous faisons beaucoup d’évènements virtuels. Beaucoup de réunions se tiennent sur Zoom et cela a donné l’opportunité d’exploiter d’autres moyens qu’on croyait jusqu’ici impossibles".

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Culture Hebdo avec Roger Muntu: Nollywood s'adapte au coronavirus

Cependant, les artistes et le public nigérians sont-ils prêts à évoluer avec ce concept de divertissement virtuel ?

Un rapport du FMI publié en 2016, a montré que l'industrie du divertissement au Nigeria représente environ 4% du PIB. Ce chiffre augmente chaque année avec la montée en puissance des salles de cinémas, des d'investissements dans le marketing et la distribution de contenus en ligne.