"Nous avons enregistré en 2019 une production de 50,3 tonnes d’or contre 52,6 tonnes en 2018", soit une baisse de 4% "liée à la situation sécuritaire", a déclaré le ministre burkinabé des Mines et des Carrières Oumarou Idani.
Il s'agit de la première baisse de la production en cinq ans.
Cependant les recettes d'exportation ont augmenté, passant de "1.294 milliards de francs CFA en 2018" (près de 2 milliards d'euros) à "1.420 milliards FCFA en 2019" (près de 2,2 milliards d'euros), selon le ministre.
Lire aussi : Les jihadistes se ruent sur l'or du Sahel, alerte une ONGOumarou Idani a dit espérer une hausse de la production en 2020.
"Malgré la situation sécuritaire et la pandémie du coronavirus, la production attendue en 2020 pourra connaître une hausse si la tendance se poursuit car au 30 juin, nous enregistrons 26,5 tonnes", a-t-il souligné.
Avec dix-sept mines industrielles en exploitation, le secteur aurifère a contribué en 2019 pour 13,13% au PIB du Burkina Faso (contre 10,6% en 2018) et généré 275 milliards de FCFA de recettes budgétaires, selon M. Idani.
L'or est devenu en une douzaine d'années un secteur économique stratégique pour ce pays pauvre de 20 millions d'habitants, enclavé en Afrique de l'Ouest, dont le principal produit d'exportation était auparavant le coton.
Lire aussi : Le Burkina veut reconquérir sa place dans la production cotonnièreLe secteur aurifère officiel compte quelque 15.000 emplois directs et 50.000 emplois indirects. Mais le sous-secteur artisanal, aussi appelé orpaillage, emploie 1,5 million de personnes, et génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines.
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis 2015, qui ont fait plus de 1.100 morts et plus d'un million de déplacés.
Les attaques des groupes djihadistes contre des employés de mines d'or au Burkina sont récurrentes. La dernière en novembre 2019 à Boungou (est) a fait au moins 38 morts, soit la plus meurtrière action de ce type.
Deux autres attaques, en août et décembre 2018, avaient fait 11 morts au total, principalement des membres des forces de l'ordre qui escortaient les convois.
Depuis deux ans, le secteur minier a enregistré au moins une dizaine d'attaques ayant occasionné des décès, des blessés ou des dégâts matériels.
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