Dans une décision rendue publique jeudi soir, la Haute cour constitutionnelle a déchu Christine Razanamahasoa, 72 ans, de son poste de députée, estimant qu'elle se trouvait en "violation flagrante" de la ligne de conduite de son parti, et par conséquence de son poste de présidente de l'Assemblée.
Elle rappelle que des "actions unilatérales en contradiction avec les valeurs et les engagements" de son groupe politique "constituent une violation flagrante de l'article 72 de la Constitution" prévoyant qu'un député "doit respecter la ligne de conduite de son groupe parlementaire et qu'il ne peut changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s'est fait élire".
Lire aussi : La présidente de l'Assemblée malgache demande la suspension de la présidentielleChristine Razanamahasoa, désormais perçue comme la figure de proue de l'opposition, avait notamment demandé début novembre, à une semaine du premier tour de la présidentielle, "la suspension de l'élection", dans un contexte tendu de manifestations régulières de l'opposition qui dénonçait une machination visant à assurer un second mandat au président sortant. "Les conditions pour une élection apaisée, crédible et acceptée de tous ne sont pas réunies", avait-elle alors affirmé.
En octobre déjà, elle avait déclaré: "Notre pays va mal, notre peuple est en souffrance, et nous sommes la cause de cette défaillance. On est dans l'impasse". Christine Razanamahasoa, ancienne magistrate, a notamment été ministre de la Justice puis présidente de l'Assemblée brièvement en 2014, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste, avant d'y être réélue en 2019.