Cette fermeture s'inscrit dans le cadre du départ avant le 31 décembre de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle, et poussée vers la sortie par les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020.
Lire aussi : Mali: enquête judiciaire contre des chefs d'Al-Qaïda et des séparatistes touareg pour "terrorisme""C’est une page qui se referme et qui a joué son rôle en apportant une information objective, neutre et professionnelle pour les populations locales. On a contribué à favoriser la paix", a déclaré à l'AFP sa coordinatrice, Mame Diarra Diop.
La radio Mikado FM, où travaillait une quarantaine de personnes, visait à porter sur une vaste partie du territoire les messages de paix et la communication de la Minusma. Elle avait six correspondants permanents dans des zones touchées par le conflit: deux à Mopti dans le centre et deux à Gao, un à Kidal et un à Tombouctou dans le nord.
Les programmes étaient diffusés principalement en français et en bambara, mais certaines émissions spécialisées émettaient en tamasheq, peul, arabe, songhaï et dogon. Pour le dernier jour d'antenne, la radio a organisé une journée spéciale avec de nombreux témoignages d'auditeurs. "Ils étaient très émus de la fermeture, ils ont manifesté leur joie d’avoir écouté Mikado FM et nous ont remerciés d'avoir transmis une information de qualité qui venait du terrain, et dans leur langue", a rapporté Mme Diop.
Lire aussi : Mali: les séparatistes touareg démentent l'existence d'un charnier à KidalOutres ses tranches d'informations, la radio avait parmi ses émissions phares "le vrai du faux" qui cherchait à lutter contre la désinformation, une émission pour la cohabitation et le vivre ensemble dans le centre du Mali ou encore "Elles vous en parlent", qui donnaient la parole aux femmes.
Reporters sans frontières (RSF) a salué dans un tweet "sa contribution au droit à l'information au Mali". "Face à la désertification de l’info dans la région, il faut plus que jamais soutenir le journalisme local", a écrit l'ONG.