Le gouvernement bissau-guinéen mène depuis septembre des enquêtes pour débusquer les fonctionnaires fictifs ou irrégulièrement recrutés. La décision a abouti à "bloquer les salaires de septembre de plus de 8.000 (fonctionnaires). 4.000 enseignants sont touchés par la mesure", a indiqué à l'AFP une source au ministère des Finances.
"Il y a 32.000 fonctionnaires dans l'administration publique. Nous avons besoin de connaître la réalité afin de corriger les nombreuses irrégularités", a déclaré jeudi à la presse le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Marcelino Lopes Cabral.
La rentrée des classes était prévue le 2 octobre mais après le blocage des salaires de septembre, les deux principaux syndicats d'enseignants ont appelé leurs membres à suspendre toute activité tant que cette question ne serait pas réglée.
"La rentrée scolaire va être affectée par le blocage des salaires puisque les enseignants ne veulent reprendre les cours que lorsque leurs salaires seront versés", a affirmé jeudi à la presse Estevao Gomes Co, président de l'Union nationale des travailleurs de Guinée (UNTG), principale centrale syndicale du pays.
Il s'exprimait lors d'une réunion d'une centaine d'organisations de travailleurs de divers secteurs, dont les enseignants, les transporteurs et les commerçants, qui menacent de déclencher une grève générale si les salaires de septembre ne sont pas versés et si les augmentations de salaires promises par le gouvernement en mai aux fonctionnaires ne sont pas appliquées.
Petit pays d'Afrique de l'Ouest d'1,8 million d'habitants, la Guinée-Bissau a connu pendant de nombreuses années des périodes d'instabilité politique et militaire marquées par des coups d'Etat et des mutineries de soldats.
Il traverse une crise politique profonde depuis 2015 et le limogeage par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, bien que les deux hommes appartiennent à la même formation, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
Avec AFP