La Russie a piraté des ordinateurs de Pyeongchang

Lee Hee-beom, président du Comité olympique de PyeongChang, Kim Il Guk, ministre des Sports et président du Comité olympique nord-coréen, Do Jong-hwan, ministre sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme, Thomas Bach, président du Comité international, le 20 janvier 2018 à Lausannes.

Des espions militaires russes ont piraté des centaines d'ordinateurs des organisateurs des jeux Olympiques de Pyeongchang en se faisant passer pour des pirates nord-coréens, a rapporté dimanche le Washington Post, citant des sources du renseignement américain.

Au lendemain de l'ouverture des JO le 9 février, la Corée du Sud avait annoncé le lancement d'une enquête pour tenter de comprendre pourquoi plusieurs sites des JO-2018 avaient été victimes de coupures intempestives d'internet au moment de la cérémonie d'ouverture.

Selon les responsables non identifiés cités par le Washington Post, l'agence de renseignement militaire russe GRU avait dès début février pris le contrôle de 300 ordinateurs liés à l'organisation des jeux Olympiques.

Ils ont piraté des routeurs en Corée du Sud et y ont déployé un logiciel malveillant, qui peut recueillir des informations ou paralyser des réseaux.

Les responsables américains n'étaient pas en mesure de dire si ces hackeurs sont à l'origine des dysfonctionnements pendant la cérémonie, mais ils ont souligné que leur prise de contrôle des ordinateurs des JO de Pyeongchang, desquels la Russie a été exclue pour dopage, était "inquiétante".

D'autant qu'ils ont utilisé des adresses IP nord-coréennes pour faire croire que l'attaque venait de Pyongyang, utilisant la tactique dite du "faux drapeau", selon ces mêmes responsables.

Les JO d'hiver ont donné lieu à un réchauffement spectaculaire entre les deux Corées, avec notamment le défilé en commun des deux délégations lors de la cérémonie d'ouverture, la constitution d'une équipe féminine unifiée de Corée en hockey sur glace, les présences remarquées de la soeur du leader nord-coréen Kim Jong Un et de pom-pom girls nord-coréennes tout au long de la quinzaine.

Et, dimanche, la poignée de main entre le président de Corée du Sud Moon Jae-in et le général nord-coréen Kim Yong Chol, considéré comme un "criminel de guerre" par l'opposition sud-coréenne.

Avec AFP