Pour certains observateurs du Saint-Siège, la question n’est plus désormais de savoir si le pape François - de son vrai nom, Jorge Mario Bergoglio - va renoncer à sa charge pontificale, mais plutôt d’en déterminer le timing. Et à ce jeu, les pronostics vont bon train.
Depuis plus d’un mois, le Vatican bruit de rumeurs d’une prochaine démission du pape argentin, âgé de 85 ans. En cause, l’état de santé fragile de ce dernier. Notamment depuis l’intervention chirurgicale du côlon qui a duré plusieurs heures et qu’il a dû subir en juillet 2021. À cela s’ajoutent des problèmes récurrents de sciatique et de douleurs au genou qui l’ont récemment contraint à annuler, à son "grand regret", un voyage prévu de longue date en Afrique.
Faisceau d’indices ?
Outre ces soucis de santé handicapants pour son agenda et son âge avancé, le souverain pontife pose depuis peu un certain nombre d’actes que beaucoup ont vite fait d’interpréter comme des signes avant-coureurs d’une démission.
C’est le cas de son prochain déplacement à la basilique Sainte-Marie de Collemaggio, prévue le 28 août 2022, soit le lendemain du consistoire (une assemblée de cardinaux) qu’il a convoqué dans la capitale italienne.
Cela s’inscrit, selon le Vatican, dans le cadre d’une visite papale de réconfort aux habitants de la ville de L’Aquila, au centre de l’Italie, dans les Abruzzes sinistrée par un séisme en 2009. Mais ce lieu n’en reste pas moins chargé de symboles. C’est en effet là où repose la dépouille du démissionnaire pape Célestin V au 13e siècle. C’est là également que Benoît XVI, le prédécesseur de François 1er, avait jeté les bases de sa renonciation en laissant sur place son pallium en 2009, avant d’abandonner ses charges quatre années plus tard.
Précédent favorable
La décision inédite en 600 ans prise par le pape Benoît XVI avait contribué à lever, un tant soit peu, le tabou sur la démission des papes. Le pape François bénéficie donc d’un précédent sur lequel il peut s’appuyer s’il décidait de mettre fin à sa charge de chef de l’Église catholique. Même si sa démission créerait une situation tout à fait inédite avec trois papes, un pape en exercice et deux à la retraite.
Mais pour l’heure, le successeur du pape Benoît XVI ne semble pas penser à se retirer. "Cela ne m’a jamais traversé à l’esprit", a-t-il répondu récemment à la presse britannique, qualifiant ses actes, sujets à interprétations de la part du public, de simples coïncidences. Le prélat argentin a tout de même réaffirmé qu’il n’aurait aucun mal à céder la place si sa santé l’y obligeait.
En visite au Canada cette semaine, le pape a été vu en fauteuil roulant dès sa descente de l'avion qui l'a amené du Vatican.