La présidente de la Commission de l'UA incrimine les dirigeants sud-soudanais

La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini Zuma, 30 juin 2015

Nkosazana Dlamini-Zuma a vertement critiqué les dirigeants de sud-soudanais, les accusant d’être la cause des souffrances de leur population.

Les dirigeants sud-soudanais doivent "protéger" leur peuple et non "être la cause" de leurs souffrances, a soutenu mercredi la présidente de la Commission de l'Union africaine, dénonçant une situation "totalement inacceptable" dans ce pays, où de violents combats ont eu lieu de vendredi à lundi dans la capitale Juba.

"Ce qui se passe au Soudan du Sud est totalement inacceptable", a déclaré la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma lors d'une réunion à Kigali des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union africaine, préparatoire à un sommet qui doit s'ouvrir dimanche.

"Les gouvernements et dirigeants existent pour protéger les vulnérables et servir le peuple, non pour être la cause de leurs souffrances", a-t-elle ajouté alors qu'un cessez-le-feu décrété lundi soir était respecté mercredi à Juba pour la deuxième journée consécutive.

Rappelant l'engagement de l'UA à "réduire les fusils au silence" en Afrique d'ici 2020, la présidente de la Commission de l'UA a soutenu que "le continent ne peut rester les bras croisés face aux souffrances infligées aux enfants, femmes, hommes et jeunes gens du Soudan du Sud, nos frères africains".

En référence au sommet qui doit s'ouvrir dimanche, elle a lancé : "Ce sommet doit dire +trop, c'est trop+".

De manière plus générale, elle a dénoncé les dirigeants et oppositions "qui ont les ressources pour acheter des tanks, des hélicoptères de combat, des mortiers et des lance-roquettes utilisés contre les populations alors qu'il n'y a pas de ressources pour la nourriture quand les gens ont faim et pour des médicaments quand les enfants meurent de la malaria".

"La gestion des conflits et les opérations de maintien de la paix continuent d'être le poste le plus important dans le budget de l'UA, alors que ces ressources devraient être consacrées à la promotion des compétences africaines, soutenir de jeunes entrepreneurs et des agricultrices", a-t-elle regretté.

De vendredi soir à lundi, Juba a été le théâtre d'affrontements meurtriers entre forces fidèles au président Salva Kiir, et ex-rebelles du vice-président Riek Machar. Les deux hommes ont fini par annoncer lundi soir un cessez-le-feu.

Aucun bilan des quatre jours de combats n'était disponible, mais la plupart des acteurs s'accordent à dire que "des centaines" de personnes, militaires et civils, ont été tuées dans ce déferlement de violence, qui met gravement en péril un accord de paix signé en août 2015.

AvecAFP