Ce débat à Strasbourg, prévu à 15 heures (13 heures GMT), comprendra une déclaration de la Commission européenne - accusée d'être restée trop longtemps silencieuse face à la crise catalane - et un tour de table des groupes politiques.
Dès mercredi matin, plusieurs eurodéputés ont déjà largement abordé la crise catalane lors d'un autre débat, consacré à la préparation du prochain sommet européen les 19 et 20 octobre à Bruxelles.
Cette crise, "bien plus que le Brexit, menace, peut mettre à mal l'esprit même de l'intégration européenne", a ainsi estimé le chef de file des Verts au Parlement, Philippe Lamberts.
Plusieurs députés, écologistes ou d'extrême gauche, ont fustigé "la brutalité et les violences policières" en marge du scrutin dimanche, tandis que d'autres parlementaires réclamaient une médiation "internationale" avec "implication européenne".
A l'inverse, un élu du parti Populaire de Mariano Rajoy a souligné que l'Espagne n'avait "pas besoin de tutelles" ni de "médiateur".
"Décider si l'Espagne se fracture ou si elle reste unie est l'affaire de tous les Espagnols, et seulement des Espagnols", a souligné cet eurodéputé, Esteban González Pons.
"Si aujourd'hui vous laissez la Catalogne briser l'unité de l'Espagne, cela déclenchera un effet domino sur tout le continent. Au lieu d'une Europe de 27, nous aurons une non-Europe de mini-Etats", a-t-il ajouté.
Sur proposition de trois des principaux groupes politiques au Parlement - les conservateurs, les socialistes et les libéraux -, le débat de mercredi après-midi aura pour thème "Constitution, Etat de droit et droits fondamentaux en Espagne, à la lumière des récents évenements en Catalogne".
Cet intitulé a été préféré à un titre plus critique envers Madrid, qu'avaient proposé les Verts: "Violences policières contre des citoyens pacifiques en Catalogne".
La décision du Parlement européen de bousculer son ordre du jour de cette semaine survient alors que la Commission européenne est prudemment sortie lundi de sa réserve à propos de la crise catalane.
Tout en rappelant que le référendum n'était "pas légal" au regard de la Constitution espagnole, son porte-parole, Margaritis Schinas, a souligné que "la violence ne peut jamais être un instrument en politique". "Nous appelons tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue", a-t-il prôné.
Avec AFP