La promotion de guichet unique national et régional est un élément clé dans le commerce international selon les recommandations de l’organisation mondiale du commerce.
Pour s’arrimer à cette nouvelle donne, une vingtaine de pays africains, ont créé l’alliance pour le commerce électronique (AACE). Elle "sert de bras séculier des guichets uniques", a indiqué le Camerounais Isidore Bahiya, président de ladite alliance.
Guichet unique et les pays sans littoral
Mais parmi les pays membres de l’AACE, certains sont sans littoral. Le Cameroun par exemple est un pays de transit pour la RCA et le Tchad. "Ces pays ont des préoccupations, ils veulent qu’on améliore la compétitivité des corridors, il faut des solutions innovantes à ce problème", rappelle le président de l’AACE.
C’est la raison pour laquelle, des réflexions ont été menées sur "les instruments de facilitation des échanges pour les pays sans littoral", a expliqué à VOA Afrique, Melchior Moudouthe, expert Maritime.
En dix ans d’existence, une plateforme d’échanges d’expériences sur le commerce électronique, la digitalisation de la chaine logistique internationale, les évolutions récentes du commerce mondial a été mise sur pied.
Ces thématiques ont été approfondies à Yaoundé lors de la 7e conférence internationale sur les guichets uniques par les responsables d’entreprises privées, les importateurs, les exportateurs, les armateurs, les organismes portuaires.
Guichet unique et le e-commerce
Parmi les autres sujets abordés, il y’a eu la question du commerce électronique, l’un des secteurs d’activités susceptibles de connaître un boom économique en Afrique, à condition que les guichets uniques fonctionnent normalement.
"Le projet de guichet unique a une importance très cruciale dans le e-commerce en Afrique, cela permettra de créer un commerce intra- régional, libéraliser un peu le e-commerce, car il est difficile de faire venir les produits d’une sous-région africaine vers un autre et même entre les pays de la même sous-région", déplore Dowogonan Kone, directeur général de Jumia Cameroun.
D’après les experts, l’Afrique représente seulement 2% du commerce électronique, "le fait que les pays africains se réunissent va permettre de trouver des solutions à cette problématique", espère le directeur général de Jumia Cameroun.
Les pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, ont pu tirer profit du commerce électronique après la mise en place des guichets uniques.
"En tant que fournisseur, nous proposons aux pays africains, des solutions technologiques pour la mise en place des guichets uniques, mais le niveau de connaissance et les moyens mis en jeu par les pays constituent encore des freins au développement des guichets uniques", révèle Sam Toyota, directeur du développement des affaires au sein de l’entreprise de facilitation du commerce international Webb Fontaine en Côte d’ivoire.
Le Cameroun, vient de lancer la stratégie nationale de développement du commerce électronique. Un secteur d’activités qui décolle à peine et pourtant ce pays a mis en place depuis deux décennies son guichet unique.
"Nous encourageons ceux qui veulent investir dans ce domaine, nous essayons d’attirer des investisseurs, mais il faut reconnaître que c’est encore au stade surtout des startups, mais ça commence à prendre corps", rassure néanmoins Marthe Angéline Minja, directrice de l’agence de promotion des investissements du Cameroun.
Lire aussi : A Kinshasa, le parcours d'obstacles d'une PME familiale exportatrice de manioc
Le défi du transport maritime
D’autres défis restent à relever pour l’Afrique dans le commerce mondial. 90% du commerce international se passe par voie maritime. "Il y a combien de pays en Afrique capable de transporter leurs productions sur le marché international ? Le pays aujourd’hui en Afrique qui a cette capacité c’est l’Ethiopie. Le bois et le café sont transportés par d’autres et ce sont eux qui fixent les prix à payer", souligne Eric Chinje, un ancien cadre de la banque mondiale, actuellement directeur général de African Media Initiative.
L’accord de libre-échange continental africain est entré en vigueur cette année et cela devra inciter les pays africains à réduire les délais, les coûts de passage des marchandises, à améliorer le climat des affaires ou encore la qualité des services.