La levée de l’interdiction du khat a été prise en marge d'un sommet de l'organisation régionale est-africaine Igad dans la capitale, Mogadiscio. Cette dernière, théâtre régulier d'attentats perpétrés par les islamistes shebab, accueillait un sommet de chefs d'Etat pour la première fois depuis plus de 40 ans, et le premier de l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) depuis sa création en 1986.
"L'interdiction concernant le khat va être levée à partir du 14 septembre", a déclaré à la presse la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohammed, à l'issue du sommet, qui a notamment rassemblé les présidents kényan, somalien et ougandais, ainsi que le Premier ministre éthiopien.
A la surprise générale, et sans fournir la moindre explication, la Somalie a interdit depuis le 5 septembre toute importation de cette plante, une mesure visant directement le Kenya car le khat mâché en Somalie y est cultivé.
L'annonce a été accueillie avec stupéfaction par les consommateurs ainsi que par les milliers de personnes vivant du commerce du khat, notamment les producteurs kényans dont les récoltes ont été perdues, se flétrissant dans des sacs bloqués à l'aéroport Wilson de Nairobi ou dans les exploitations. Le khat doit en effet être consommé frais car ses effets diminuent au fil des heures.
Le khat est un arbuste poussant en Afrique orientale et dans la péninsule Arabique, dont les feuilles amères doivent être mastiquées longuement pour procurer une sensation euphorisante. Il a des effets similaires à ceux des amphétamines et est classé comme drogue illégale aux Etats-Unis, au Canada et dans la plupart des pays européens.
En Somalie, le khat est consommé dans le cadre de pratiques sociales, culturelles et religieuses. Mais il conduit aussi à de nombreux abus et à des phénomènes d'accoutumance.
Aucun gouvernement ou autorité n'a jamais réussi à interdire durablement le khat en Somalie, que ce soit l'ancien dictateur Mohamad Siad Barre, les chefs de guerre qui lui ont succédé ou les islamistes radicaux shebab.
L'Igad regroupe Djibouti, l'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud. L'Erythrée a par ailleurs suspendu en 2007 sa participation à cette organisation.
Avec AFP