La Suède attend 100.000 demandeurs d'asile en 2016

Des contre-manifestants se rassemblent à Stockholm pour protester contre une manifestation anti-migrants, le 30 janvier 2016. (REUTERS/Marcus Ericsson)

L'Office national des migrations en Suède a annoncé jeudi attendre cette année moins de demandeurs d'asile qu'en 2015, autour de 100.000, prévenant que cette prévision était très incertaine.

"Il est difficile de parler de prévisions maintenant", a indiqué dans un communiqué le chef de l'institution, Anders Danielsson, indiquant que le nombre de demandeurs d'asile dépend "complètement des décisions et mesures (qui vont être) prises au niveau européen et en Suède". Les arrivées pourraient être nettement inférieures ou supérieures à ce chiffre de 100.000.

Si les autorités en Turquie et dans le reste de l'Europe sont dépassées par l'afflux de migrants et les contrôles aux frontières de la Suède s'avèrent inefficaces, jusqu'à 140.000 demandeurs d'asile pourraient arriver dans le pays.

À l'inverse, si les mesures en place fonctionnent et d'autres, plus restrictives, sont adoptées, la Suède ne pourrait accueillir que 70.000 réfugiés.

"Il faut qu'on manœuvre de telle façon qu'on se rapproche de la fourchette basse et qu'on se retrouve en dessous", a affirmé le ministre des Migrations Morgan Johansson au quotidien Aftonbladet. "C'est la limite de ce à quoi nous pouvons faire face".

L'objectif de 70.000 demandes d'asile ou moins peut être atteint en maintenant le rythme des arrivées au niveau actuel (moins d'un millier par semaine), a-t-il fait remarquer.

Dans le cas contraire, si le nombre d'arrivées se rapproche "d'un niveau que nous ne pouvons pas gérer, alors il faudra en faire plus", a estimé le ministre, sans entrer dans le détail d'éventuelles mesures de restriction.

En 2015, 163.000 réfugiés ont déposé une demande d'asile en Suède, pays de 9,8 millions d'habitants, soit un afflux plus grand en proportion qu'en Allemagne.

"La crise des réfugiés n'est absolument pas finie", a affirmé M. Danielsson à l'agence de presse TT. "La seule chose que nous savons c'est que la pression sur l'Europe va être au moins aussi forte ou même plus forte en 2016 qu'en 2015".

Les capacités d'hébergement des demandeurs d'asile de la Suède sont pleines depuis novembre. Depuis, si l'introduction de contrôles d'identité à la frontière danoises et les conditions hivernales ont fait baisser l'afflux, le pays a vu s'aggraver les tensions autour des réfugiés.

Fin janvier, le gouvernement a annoncé préparer une organisation plus efficace des retours des demandeurs d'asiles déboutés vers leur pays d'origine. Sur les quelques 58.800 décisions rendues en 2015, 45% ont été négatives.


Avec AFP