La Syrie qualifie les menaces de frappes américaines d'"escalade dangereuse"

Un soldat américain assis sur son véhicule blindé sur une route menant à la ligne de front tendue à Manbij, Syrie, 4 avril 2018.

La Syrie a dénoncé mercredi comme une "escalade dangereuse" les menaces de frappes du président américain Donald Trump contre son territoire, selon l'agence de presse officielle Sana.

"Nous ne sommes pas étonnés par cette escalade dangereuse en provenance d'un régime comme celui des Etats-Unis qui a parrainé et parraine encore le terrorisme en Syrie", a indiqué une source du ministère des Affaires étrangères, citée par Sana.

Donald Trump a averti mercredi la Russie, alliée de Bachar al-Assad, que des missiles seraient lancés sur la Syrie après l'attaque chimique présumée imputée au régime syrien dans la ville rebelle de Douma.

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Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont "pires aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide", a immédiatement poursuivi M. Trump qui s'exprimait dans une série de tweets matinaux.

"La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents!' Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela!", a écrit le président américain.

Moscou, qui avait menacé de détruire les missiles qui pourraient être tirés sur la Syrie, a mis en garde mercredi contre tout acte pouvant "déstabiliser la situation déjà fragile dans la région" et qui aurait de "graves conséquences".

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Cette montée des tensions entre les deux grandes puissances intervient au lendemain du veto russe à un projet de résolution occidental prévoyant de créer un nouveau "mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies" (Unimi) sur le recours aux armes chimiques en Syrie, notamment contre le bastion rebelle de Douma près de Damas.

En avril 2017, Donald Trump avait déjà fait bombarder une base militaire syrienne en riposte à une attaque au gaz sarin qui avait tué plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest). L'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), avaient conclu en octobre 2017 à la responsabilité du régime syrien dans cette attaque aux armes chimiques.

Avec AFP