La "troïka" pour le Soudan et l'Union européenne ont appelé à la fin des combats dans la région du Darfour, dans l'ouest du pays, où des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles ont repris après une accalmie.
Les combats dans les Etats du Darfour-Est et du Darfour-Nord ont repris le 20 mai, quelques semaines avant que les Etats-Unis ne décident s'ils lèvent ou non des sanctions économiques contre Khartoum.
La "troïka", composée des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Norvège, ainsi que des ambassades de pays de l'Union européenne ont exprimé leur "profonde inquiétude" au sujet des combats opposant les forces soudanaises à la faction Minni Minawi de l'Armée de libération du Soudan (SLM/A-Minawi), après des mois de calme relatif.
"Nous appelons toutes les parties à montrer de la retenue, cesser toutes les actions militaires, retourner aux (...) cessez-le-feu et finaliser dès que possible un accord conjoint de cessation des hostilités", indiquent-elles dans un communiqué rendu public jeudi soir tard.
Le texte fait référence à l'annonce en janvier par Khartoum d'un cessez-le-feu unilatéral de six mois au Darfour.
Les autorités soudanaises, qui limitent l'accès des médias internationaux à cette région, n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour donner des détails sur les combats.
Avant de quitter la Maison Blanche, le président américain Barack Obama avait décidé en janvier la levée de certaines sanctions économiques américaines contre le Soudan, soulignant en particulier la coopération de Khartoum pour "répondre aux conflits régionaux et à la menace du terrorisme".
Il avait cependant prévu une période probatoire de six mois avant que Washington ne lève effectivement ces sanctions, et la fin des combats dans plusieurs Etats -- le Darfour, le Nil-Bleu et le Kordfan-Sud (sud) -- avait été posée comme condition préalable à cette levée.
M. Obama n'avait pour autant pas remis en cause la présence du Soudan sur la liste américaine des "Etats soutenant le terrorisme".
Le Soudan est soumis depuis 1997 à un embargo commercial américain pour son soutien présumé à des groupes islamistes radicaux.
Le Darfour est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003, quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Le président soudanais Omar el-Béchir a alors lancé une contre-insurrection violente. Les combats ont baissé en intensité ces dernières années.
Le conflit a fait quelque 300.000 morts et entraîné le déplacement de 2,5 millions de personnes.
Avec AFP