"Je déclare l'accusée coupable du crime de conspiration pour l'attaque du commissariat de police. Peu importe qu'elle n'ait pas été présente au commissariat, toutes les actions répréhensibles perpétrées par Tasmin (une des trois assaillantes, Ndlr) et les deux autres lui sont imputables", a jugé la magistrate Diana Mochache.
Selon la juge, l'enquête a déterminé au-delà du doute raisonnable qu'Haniya Saïd était en contact avec les trois assaillantes cinq jours avant l'attaque et qu'elle les avait même provisoirement hébergées.
Le groupe Etat islamique avait revendiqué cette attaque, fait rare au Kenya où la quasi-totalité des attaques jihadistes sont le fait des islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda, ou de cellules distinctes se réclamant d'eux.
Le 11 septembre 2016, trois femmes, dont une portait une veste explosive, étaient entrées dans un commissariat de Mombasa sous un faux prétexte. L'une avait lancé une bombe incendiaire et les deux autres agressé deux policiers à coups de couteau, tout en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand").
Elles avaient toutes trois été abattues par la police sur place. Sur ce point, le tribunal de Mombasa a jugé vendredi que la police avait agi en légitime défense.
Haniya Saïd est la veuve d'Aboud Rogo Mohammed, un imam tué par balles par des inconnus à Mombasa en août 2012 et qui était jusqu'à sa mort le principal prédicateur de la mosquée Musa de Mombasa, présentée comme le coeur de l'islam radical kényan.
Cet imam était accusé de recruter de jeunes Kényans pour aller se battre en Somalie voisine aux côtés des shebab.
Avec AFP