La violence contre les établissements scolaires, une arme de guerre

« Les écoles et les enseignants représentent souvent les Etats, et ils sont donc des cibles faciles. Pour les bombes notamment » explique le rapport « L'assaut contre l'éducation ».
Attaquer les écoles et les universités est devenu une arme de guerre. C’est ce qu’affirme un nouveau rapport intitulé « L’assaut contre l’éducation » (« Education Under Attack »), en précisant que durant les cinq dernières années, des centaines d'étudiants et d’enseignants ont été tués et de nombreux autres blessés. Le rapport identifie 30 pays qui ont été le théâtre « d’une série d'attaques délibérées entre 2009 et 2013 ».

Le document est l’œuvre de la Coalition mondiale pour protéger l'éducation des attaques. Diya Nijhowne, la directrice du groupe,déclare que « Les attaques contre les écoles, les enseignants, les étudiants, les professeurs et des universitaires sont beaucoup plus répandues que cela avait été documenté. Les écoles sont incendiées ou la cible de bombes. Les enseignants sont enlevés ou victimes d’extorsion. Dans les écoles et les universités à travers le monde, des élèves et étudiants sont recrutés dans les forces armées

Pourquoi s’en prendre à des établissements scolaires ? « Les écoles et les enseignants représentent souvent les Etats et ils sont donc des cibles faciles, pour les bombes notamment. C’est facile de leur tirer dessus - beaucoup plus facile que les cibles dures tels que les postes militaires, par exemple » explique Mme Nijhowne.

Toujours selon le rapport, ce sont les étudiants et les enseignants en Afrique qui sont les plus à risque. Neuf pays d'Afrique subsaharienne figurent sur la liste des 30 pays cités dans le rapport.

Véronique Aubert, conseillère humanitaire de l’ONG Save the Children, qui est membre de la coalition, dresse une liste des pays les plus affectés par ce phénomène : la République centrafricaine, la Somalie, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Kenya , le Mali , le Nigeria et le Zimbabwe.

Les étudiants et les enseignants sont délibérément ciblés, dit-elle. « On leur tire dessus, on les menace, on les enlève même à cause de leur lien avec l'éducation. Ce sont des cibles faciles et ils ont besoin d'être protégés » ajoute-t-elle.

Dans de nombreux cas, les écoles ont été utilisées comme des casernes, des postes pour tirer, des dépôts d'armes ou comme centres de détention et de torture.

A la fin de 2012 et durant 2013, plus de 100 écoles ont été pillées ou saccagées en République centrafricaine, ajoute le rapport de la Coalition mondiale pour protéger l'éducation des attaques. Durant le conflit post-électoral en Côte-d'Ivoire, en 2010 et 2011, « plus de 500 écoles et universités ont été détruites, endommagées, pillées ou utilisées par des groupes armés et les forces militaires nationales ».

La coalition appelle les parties au conflit à ne pas utiliser les établissements scolaires à des fins militaires. Les écoles abandonnées pendant un conflit ne doivent pas être occupées par des groupes armés. D’autant que la sécurité des élèves contribue à assurer un avenir meilleur au pays une fois la paix revenue.