Dans sa décision du 21 décembre, dont l'AFP a eu connaissance, la cour d'appel de Paris souligne que "le risque" que Lamine Diack, 84 ans, "se soustraie" à "la justice française est élevé". Elle souligne aussi que "les autorités judiciaires françaises essaient vainement d'entendre" l'un de ses fils, Papa Massata Diack, personnage clé de ce dossier, visé par un mandat d'arrêt international, mais qui réside au Sénégal où il ne risque aucune extradition.
Dans cette enquête menée par des juges d'instruction au pôle financier de Paris, Lamine Diack, l'un de ses conseillers et avocat, Habib Cissé, et l'ancien chef de l'antidopage à la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Gabriel Dollé, sont mis en examen pour corruption depuis novembre 2015.
Ils sont soupçonnés d'avoir retardé des procédures de sanction contre des athlètes russes dopés avant les JO de Londres de 2012 et les championnats du monde à Moscou en 2013, sur fond de négociations avec des sponsors russes et des droits de diffusion.
Devant le juge d'instruction, Lamine Diack, qui a présidé l'IAAF de 1999 à 2015, a aussi révélé avoir sollicité et obtenu des financements du pouvoir russe, en 2009 et 2011, pour mener campagne contre le président en place de l'époque Abdoulaye Wade.
Dans sa décision, la cour d'appel de Paris estime aussi que "seule la menace de voir révoquer son contrôle judiciaire" et donc de risquer un placement en détention provisoire, fin 2016, pour non paiement de sa caution, "a conduit (Lamine Diack)" à régler celle-ci, à hauteur de 500.000 euros.
Contacté, l'avocat de Lamine Diack, Me Daouda Diop, n'a pu donné suite dans l'immédiat.
Dans ce dossier, le Comité international olympique (CIO), l'IAAF et l'Agence mondiale antidopage (AMA) se sont constituées parties civiles. A ce stade, une seule athlète s'est déclarée victime et s'est constituée à son tour, la marathonienne française Christelle Daunay.
Avec AFP