Lancement de la phase de réparation des victimes des violences politiques au Togo

Komi Sélom Klassou, Premier ministre togolais, à Lomé, Togo, 24 mars 2017. (VOA/Kayi Lawson )

Le Togo, dans son processus de réconciliation, a lancé ce 24 mars à Lomé, la phase de réparation des victimes des violences à caractère politique et des violations des droits de l'homme, dans le pays, entre 1958 et 2005.

De toutes les violences à caractère politique qui ont émaillé l’histoire du Togo de 1958 à 2005, la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) a recensé 22415 victimes dont 7075 soit 31,56% pour la seule année de 2005.

Les souvenirs demeurent vivaces.

Une victime, qui réside à Atakpamé, à 157 kilomètres au nord de Lomé, a perdu lors de la période électorale de 2003, sa femme et ses deux enfants. Il se dit prêt à pardonner mais pas à oublier.

"Nous étions à la maison autour de 23 heures quand une jeep s’est arrêté et des hommes habilles en tenue militaire mais au visage couvert en sont descendus. Ils ont violé ma femme. J’ai voulu réagir. Ils ont tuées mes enfants. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé moi-même dans la fosse. J’ai perdu ma femme et mes deux enfants. Je peux pardonner. Mais ces séquelles-là, c’est difficile à oublier", affirme la victime.

Awa Nana Daboya, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), à Lomé, Togo. (VOA/ Kayi Lawson)

Pour panser les blessures et mettre en route un processus de réconciliation durable, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), va procéder aux réparations des victimes.

La première phase de ces réparations ne concernera que 2475 victimes de 2005, pour une enveloppe de 2 milliards de franc CFA, explique Awa Nana Daboya, présidente du HCRRUN.

Pour Komi Sélom Klassou, premier ministre togolais, l’Occasion est belle pour le gouvernement de réaffirmer son engagement pour la réconciliation au Togo.

Pour certains citoyens togolais, il faut aller au-delà des discours réconciliateurs et des réparations.

ous étions à la maison autour de 23 heures quand une jeep s’est arrêté et des hommes habilles en tenue militaire mais au visage couvert en sont descendus. Ils ont violé ma femme. J’ai voulu réagir. Ils ont tuées mes enfants. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé moi-même dans la fosse. J’ai perdu ma femme et mes deux enfants. Je peux pardonner. Mais ces séquelles-là, c’est difficile à oublier"
affirme la victime.

Ils estiment que des actes même symboliques sont indispensables.

La réparation est un passage obligé pour le Togo, note Samuel Adényo de la branche togolaise de West African network for peace-building (WANEP Togo)

Toute personne quelle que soit sa nationalité, qui a subi un préjudice du fait des violences à caractère politique, et ou de graves violations de droits de l’homme et qui avait fait une déposition à la CVJR et reconnue comme une victime, est concernée par ces réparations.

Reportage de Kayi Lawson à Lomé pour VOA Afrique