Les jeunes représentent 60% de la population béninoise, une frange qui subit de pleins fouets le chômage et le sous-emploi.
Le nombre de jeunes chômeurs est de plus en plus élevé avec pour corollaire la monté de l’insécurité dans les grandes villes, notamment à Cotonou.
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Selon les estimations de l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi, "sur le marché de l’emploi, on dénombre plus de 2 750 000 jeunes au chômage".
Et le nombre de dossiers de candidatures aux derniers concours d’entrée dans la fonction publique est évocateur: environ 7 000 candidats pour 25 postes à pourvoir. Certains jeunes comprennent déjà l'importance de sortir de l'université avec un plan de secours.
"Il faut se créer son propre emploi. Il ne faut pas attendre l'Etat qui ne réagira pas de si tôt", témoigne un étudiant, ajoutant que "pour ne pas tomber dans le chômage, il faut forcément un plan de secours, même si c'est une activité dérisoire, pourvu que cela vous aide en quelque chose."
De plus en plus de jeunes tentent de lancer leur propre entreprise, surtout depuis que l'ambassade des États-Unis au Bénin s'évertue à les former les à se prendre en charge autrement.
Jean Philippe Houssou, après ses études à New-York et Boston, est revenu au Bénin créer un système de lavage express de voitures.
"Très tôt dans le système américain, spécialement à New-York, j'ai été rodé dans un rythme de travail très intensif", confie-t-il à VOA Afrique.
"Aujourd'hui, rentré en Afrique, j'ai surtout pensé à la création de valeur ajoutée et prouver que nous, Africains, nous sommes capables de faire des choses", souligne-t-il, avant de poursuivre: "Nous pouvons faire rêver la population africaine. Il y a une prise de conscience des jeunes sur la question du chômage. Nous avons nos problèmes mais nous sommes aussi la solution."
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Leur devise: partir de rien et n'avoir que la soif de réussir à donner du travail à d'autres jeunes.
Mabelle Adekambi est l'une de ses Béninoises qui a su s'imposer dans le monde de l'entrepreunariat. Elle est la promotrice d'une marque de liqueurs qui s'arrachent aujourd'hui sur le marché: The King of Soto. C'est le choix qui s'est imposé à elle après ses études en France.
"Quand on arrive au Bénin on se rend compte que tout est à faire, c'est ainsi que je me suis lancée dans l'entrepreunariat. Le bouche à oreille a tellement bien fonctionné que je suis surprise qu'un produit à la base fait pour être dégusté à la maison entre amis se transforme en une entreprise où on arrive à payer des salaires", s'enthousiasme-t-elle.
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Malheureusement tout le monde ne réussit pas à s'imposer sur le marché de l'entrepreunariat.
Certains s'y piquent en s'y frottant. Pour Eric Wadagni, coach en développement personnel, le manque de stratégies est l'une des causes.
Pour lui qui reste un pur produit du système américain, on peut créer son entreprise avec rien d'autre que de la bonne stratégie.
"La première des choses, il faut définir la vision. Qu'est-ce que je veux, qu'est ce que je prévois d'être? La deuxième chose, il faut l'attitude et le comportement de celui qui veut aller vers l'objectif défini. L'argent est une énergie contagieuse et nos actes sont les conséquences de nos actions", conseille-t-il.
Même avec une bonne stratégie, d'autres hésitent à faire le saut dans l'inconnu sans un minimum de capital.
Pour Roberts Nougbologni, qui inscrit depuis peu son nom dans le livre des jeunes pisciculteurs les plus en vue au Bénin, il s'agit de partir de peu de moyens pour réaliser de grandes choses.
"Il ne faut pas de grands moyens pour faire de grandes choses. Il suffit forcément que vous ayez une idée claire de votre destination et à petits coups passez dans une logique de réinvestissement et allez beaucoup plus loin", explique-t-il.
L'Etat est conscient du poids de l'entrepreunariat dans la réduction du chômage au Bénin et s'implique avec le concours de l'ambassade des États-Unis au Bénin dans le financement des jeunes à travers divers programmes.