Le Barça reçu à Madrid avec drapeaux et chants espagnols

Un homme tient un écriteau "je suis catalan et espagnol" à Barcelone, Espagne, le 8 octobre 2017.

Les ultras de l'Atletico ont déployé des centaines de drapeaux espagnols en tribune et entonné le célèbre air "Viva España" pour recevoir le FC Barcelone à Madrid samedi en Championnat d'Espagne, en pleine crise politique entre le gouvernement espagnol et la Catalogne.

Les membres du Frente Atletico, classés à l'extrême-droite, ont brandi leurs drapeaux au moment de l'entrée des Barcelonais sur la pelouse pour l'échauffement, puis au coup d'envoi du match. Selon le quotidien catalan Sport, le groupe ultra avait prévu 800 drapeaux espagnols, distribués sur les sièges du virage sud avant la rencontre.

Aux alentours du stade, avant la rencontre, de nombreux supporters de l'Atletico arboraient un drapeau espagnol noué autour du cou ou de la taille, dans une ambiance plutôt familiale, a constaté l'AFP.

A l'échauffement, certains membres de l'équipe catalane arboraient pour leur part leur habituel maillot d'entraînement, couleur or et orné de quatre barres verticales rouges, rappel du drapeau catalan.

Le nom du défenseur barcelonais Gerard Piqué, ouvertement en faveur du "droit à décider" de la Catalogne, a été conspué à l'annonce des équipes. Le joueur a ensuite essuyé des salves de sifflets à chaque fois qu'il touchait la balle pendant la rencontre.

- Sentiment nationaliste -

Bien qu'il bénéficie d'une aura mondiale et de supporteurs un peu partout sur la planète, le Barça est étroitement lié au sentiment nationaliste catalan, dont il a longtemps été un porte-drapeau sous la dictature franquiste (1939-1975).

A l'inverse, une partie de l'identité des "Colchoneros" est liée aux militaires espagnols puisque le club avait fusionné avec l'équipe de l'armée de l'air dans les années 1940, au point d'être rebaptisé un temps "Atletico Aviacion".

Ce déplacement au stade Metropolitano de Madrid est le premier pour le Barça depuis le référendum d'autodétermination du 1er octobre, qui a précipité l'Espagne dans sa pire crise politique depuis le retour de la démocratie en 1977.

Cette consultation interdite et contestée, émaillée de violences policières, a conduit le gouvernement catalan à une déclaration d'indépendance, aussitôt suspendue par ses promoteurs pour permettre un dialogue avec Madrid.

Favorable au "droit à décider" de la Catalogne, le FC Barcelone a tenté ces derniers jours de dissocier son engagement politique de ses apparitions sportives. Samedi, les présidents du Barça et de l'Atletico sont apparus ensemble devant les caméras pour rejeter toute manifestation politique lors de cette rencontre au Metropolitano.

Pour cause de forte affluence de supporters "colchoneros" désireux de découvrir ce stade flambant neuf (68.000 places), inauguré mi-septembre, seuls 250 billets ont été réservés aux supporters barcelonais selon la presse espagnole, un chiffre inhabituellement bas censé limiter les risques de débordements.

Avec AFP