L'actuelle flambée d'Ebola est la plus grave dans l'histoire du virus à fièvre hémorragique, après celle qui a tué plus de 11.000 personnes en Afrique de l'Ouest en 2014-2016.
Depuis, un vaccin expérimental a été développé et est actuellement utilisé en RDC.
L'OMS avait espéré contenir l'épidémie, notamment grâce à ce vaccin, mais au cours des dernières semaines, de hauts responsables de l'OMS ont admis que l'insécurité, le manque de ressources financières et les manipulations de politiques locaux pour dresser la population contre les agences de santé luttant contre Ebola ont sérieusement compromis ces efforts.
Lire aussi : Nombre record de 26 décès de cas d'Ebola confirmés en un jour dans le Nord-Kivu"Nous sommes confrontés à une situation difficile et instable", a déclaré le directeur du Programme pour les Urgences de l'OMS, Michael Ryan, lors d'une conférence de presse à Genève.
"Nous anticipons un scénario de transmission continue et intense", a-t-il ajouté.
Mercredi, 1.510 cas avaient été totalisés, dont 994 morts, selon les derniers chiffres dont dispose l'OMS. Le nombre de morts devrait atteindre la barre des 1.000 lorsque l'OMS recevra une nouvelle actualisation en fin de journée vendredi, a précisé M. Ryan.
L'OMS suit actuellement en RDC environ 12.000 personnes qui ont pu être en contact avec Ebola.
Cette dixième épidémie du virus sur le sol congolais a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (nord-est) et marginalement en Ituri voisine. Les activités de riposte sont régulièrement entravées par l'insécurité et les violences dans cette région où des dizaines de groupes armés sont répertoriés.
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Un médecin camerounais déployé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre Ebola a été tué le 19 avril - par des assaillants armés opposés à la lutte contre Ebola - alors qu'il était en réunion de travail avec son équipe à l'hôpital universitaire de Butembo.
M. Ryan a par ailleurs dénoncé la "manipulation politique" visant à créer un sentiment d'hostilité contre le personnel luttant contre le virus.
"Les communautés doivent avoir l'assurance que toutes les parties soutiennent la réponse de santé publique et qu'Ebola ne doit pas être politisé davantage dans ce processus", a-t-il souligné.
Selon M. Ryan, l'OMS dispose encore de stocks suffisants de vaccins, mais les doses pourraient venir à manquer en fonction de l'évolution de l'épidémie.