"Nous sommes passés de quatorze à seize décès", après que "les restes des corps ont été découverts au bord de la rivière Kan", a déclaré le procureur de la République de Bouaké, Braman Koné, lors d'une conférence de presse.
Dans le cadre de l'enquête, 27 personnes ont été interpellées, a-t-il précisé, dont le chargé de communication de la mairie, et un adjoint au maire de Béoumi, "les principaux acteurs qui ont envenimé la situation à travers les réseaux sociaux", selon le procureur.
Le 15 mai, une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé avait dégénéré en bataille rangée dans la ville (située à 60 km à l'ouest de Bouaké), faisant, outre les 16 morts, une centaine de blessés et contraignant 300 personnes à quitter leurs foyers.
Les affrontements intercommunautaires, parfois meurtriers, sont fréquents en Côte d'Ivoire, pays de 25 millions d'habitants qui compte plusieurs dizaines de peuples.
Ces heurts sont souvent liés à la propriété foncière mais aussi aux transports. Des affrontements entre populations locales et transporteurs dioula, qui contrôlent traditionnellement les taxis-brousse, se produisent sporadiquement, faisant parfois des morts.