Le Brésil dépasse le seuil des 100.000 morts du Coronavirus

La foule dans une rue commerçante du centre-ville de Sao Paulo pendant la pandémie de coronavirus, au Brésil, le 4 août 2020. (Nelson Almeida/AFP)

Plus de 1.000 décès quotidiens sont recensés en moyenne depuis plusieurs semaines dans le pays, qui a également franchi le seuil des 3 millions de personnes contaminées.

Les chiffres officiels font état de 100.477 morts et 3.012.412 cas confirmés de contamination. Le Brésil déplore 478 morts par million d'habitants, un chiffre équivalent à celui des Etats-Unis (487), mais inférieur à celui de l'Espagne (609) ou de l’Italie (583).

Le premier cas confirmé de Covid-19 a été recensé à Sao Paulo le 26 février, et le premier décès le 12 mars dans la mégalopole. Le seuil des 50.000 morts a été dépassé une centaine de jours plus tard, mais ce total a ensuite doublé en moitié moins de temps.

Le rythme des contaminations s'est accéléré ces dernières semaines dans les campagnes, à l'intérieur des terres, et notamment dans le sud et le centre-ouest. Il est stable dans les Etats du sud-est comme Sao Paulo et Rio de Janeiro, les plus touchés en chiffres absolus, et en baisse dans les régions du nord.

Sur la plage de Copacabana, à Rio, l'ONG Rio de Paz a organisé samedi un lâcher de 1.000 ballons rouges en hommage aux personnes décédées du virus, avec 100 croix noires plantées dans le sable.

La pandémie n'a pas épargné les indigènes d'Amazonie, dont un grand cacique, Aritana Yawalapiti est décédé du coronavirus la semaine dernière.

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- "Pas un mot de réconfort" -

Le gouvernement a géré la pandémie de façon désordonnée, avec le départ de deux ministres de la Santé en pleine crise sanitaire. Le portefeuille n'a plus de titulaire depuis bientôt quatre mois, le président Bolsonaro ayant nommé à titre intérimaire le général Eduardo Pazuello.

"On ne fait pas la guerre avec des médecins, tout comme on ne peut pas s'occuper de Santé avec des militaires", a dénoncé Luiz Henrique Mandetta, ministre de la Santé limogé mi-avril. "100.000 familles n'ont pas eu le moindre mot de réconfort de la part du gouvernement", a-t-il ajouté.

Jair Bolsonaro, lui-même contaminé par le virus le mois dernier, dit qu'il a fait tout son possible pour sauver des vies. Il a par ailleurs traité de dictateurs les gouverneurs des Etats ayant pris des mesures de confinement prolongé auquel il s'est opposé, au nom de la préservation de l'économie.

Le déconfinement a débuté en juin dans de nombreux Etats, même ceux où le rythme des contaminations restait élevé. Le championnat national de football a repris samedi, avec trois mois de retard, avec des matches à huis clos.

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