"Pour nous, la priorité, ce n'est pas d'apprécier un président ou un autre, mais c'est de voir quelle offre un président fait à ton peuple", a déclaré à l'AFP Karamako Jean-Marie Traoré, en marge d'une conférence Russie-Afrique à Sotchi (sud-ouest). "Et l'offre qui est faite à travers la coopération avec la Russie convient mieux à la population" du Burkina Faso, a-t-il assuré.
La Russie est "un partenaire avec lequel on peut cheminer", a-t-il ajouté, en saluant des perspectives de coopération "dans une diversité de secteurs d'intérêt stratégique". Selon lui, les Africains sont partis "à la redécouverte" de la Russie et les partenariats avec Moscou peuvent être associés à un "nouvel espoir que les Burkinabè et les Africains poursuivent dans le cadre de leur souveraineté".
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Depuis l'arrivée au pouvoir au Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré, à l'issue d'un coup d'Etat en septembre 2022, Ouagadougou a tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique, pour se rapprocher notamment de Moscou.
Pour le chef de la diplomatie du Burkina Faso, ce n'est cependant pas une question de "notation" donnée par Ouagadougou à Paris ou à Moscou. "Les Français et les Africains se parlent et se connaissent. (...) Le président (russe Vladimir) Poutine, c'est un président que l'Afrique respecte", a-t-il indiqué. Selon lui, la Russie a, comme le Burkina Faso, longtemps souffert "des clichés construits par d'autres partenaires".
Alors que des instructeurs militaires russes sont déployés au Burkina Faso, confronté depuis près de dix ans à des violences jihadistes, Ougadougou assure ne pas craindre une éventuelle dépendance militaire à Moscou. "Il n'y a pas de place pour la peur, car nous savons ce que nous voulons, où nous voulons aller. Et nous savons comment nous voulons travailler avec nos nouveaux partenaires", a affirmé M. Traoré.
Lire aussi : Au Niger, un accord conclu avec une filiale de l'agence spatiale russe pour trois satellitesOutre la Russie, le Burkina s'est rapproché de ses deux voisins, le Mali et le Niger, confrontés eux aussi aux attaques jihadistes et également gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des putschs. Ces trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qu'ils accusent notamment d'être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les jihadistes.