Tous les établissements scolaires, à l'exception des maternelles et des universités, accueillent à nouveau leurs élèves protégés par des masques, dont le port est obligatoire au Bénin, et en imposant une distanciation sociale d'un mètre.
Le gouvernement du président Patrice Talon a également lancé une grande campagne de dépistage des enseignants au coronavirus, pour tenter de rassurer parents et élèves.
Mais au matin de la rentrée lundi, la majorité d'entre eux se disaient encore "inquiets": "Le virus est toujours présent et on nous impose de venir en classe", se plaint Merveille Gbaguidi, élève en seconde dans un lycée de Cotonou, "on aurait pu nous laisser encore à la maison".
Beaucoup de ses camarades sont venus à l'école sans masque. "Une question de moyens", explique à l'AFP, Fred Amanvi, élève en terminale, qui espérait recevoir "les masques promis par le gouvernement, dès l’entrée du collège".
Lire aussi : Dépistage des enseignants béninois avant la reprise des classes lundi"Nous avons reçu pour consigne de ne renvoyer aucun élève pour le non-port des masques de protection", déclare sous le couvert de l'anonymat le directeur d’un grand collège public de Cotonou, qui espérait encore, en cette matinée de reprise, l'arrivée de masques pour les distribuer.
A Sainte-Rita, autre collège de la capitale économique du Bénin, les masques étaient déjà arrivés et les cours ont commencé à 07H00.
Maurille Mondé, le directeur, supervise personnellement leur distribution. "Tout le monde sera servi", lance-t-il, exhortant les élèves à bien le porter.
Dans ce collège, comme dans bien d’autres, les horaires de récréation ont été aménagés pour permettre aux élèves d’y aller en groupes restreints.
"Dans les classes, nous avons disposé les bancs de manière à respecter la distance sociale d’un mètre", explique aussi le proviseur.
Dans certains collèges, les parents sont venus constater eux-mêmes l'effectivité des mesures barrières et des règles sanitaires.
"Si tout n’est pas fait dans les règles de l’art, je repartirai chez moi avec ma fille", avertit Hermine Adanzounon, parent d’élève d’une école primaire privée.
Lire aussi : Les Béninois rongent leur frein face aux mesures préventives contre le coronavirusLa réouverture des écoles était un sujet sensible au Bénin. Fin mars, une manifestation des étudiants de l'université d'Abomey-Calvi, qui réclamaient la fermeture de leur établissement et de toutes les écoles du pays, avait fait un mort parmi les manifestants.
Le gouvernement a finalement fermé les établissements scolaires et les lieux de culte les 22 et 23 mars derniers, sous la pression populaire, mais déclaré que le Bénin n'avait pas les "moyens des pays riches" pour prendre des mesures de confinement strictes.
Le Bénin, pays d'Afrique de l'Ouest, recensait lundi 284 cas officiels d'infection au coronavirus et deux décès.