Le calvaire des commerçantes sur le corridor Abidjan-Lagos

Des marchandes de cacahuètes au marché de Treichville, en Côte d'Ivoire, le 2 novembre 2010.

Du 25 et 26 avril, Lomé a accueilli une étude sur les problèmes que rencontrent les commerçantes sur le corridor Abidjan-Lagos. Tracasserie, vol, harcèlement sexuel, pourrissement des marchandises, sont le lot quotidien des femmes qui font le commerce entre le Nigeria et la Côte d'Ivoire.

Faire le commerce sur l’axe côtier entre le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire, est très difficile pour les femmes, avec des pertes économiques assez importantes.

C’est ce que révèle une étude sur les problèmes auxquels les commerçantes sont confrontées sur le Corridor Abidjan Lagos.

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Reportage de Kayi Lawson, correspondante à Lomé VOA Afrique

"Il y a des femmes qui sont dans le commerce de 'relais', explique Faridath Atchabi Aboudou, chargée de recherche au laboratoire d’analyses régionales et d’expertises sociales.

Faridath Atchabi Aboudou, chargée de recherche au laboratoire d’analyse régionale et d’expertise social, le 25 avril 2017. (VOA/Kayi Lawson)

Pour acheminer les produits vers d'autres marchés, ces femmes rencontrent de nombreuses difficultés : "elles n'ont souvent pas de transports et sont à la merci des transporteurs", souligne-t-elle.

Parmi les difficultés recensées figurent le vol et le harcèlement sexuel selon une enquête auprès de victimes.

"C'est dans la nuit que l'on va prendre les bagages, et nous ne sommes pas en sécurité", raconte Jeannette Adjassou, commerçante de fruits et légumes entre le Togo et le Bénin.

Jeannette Adjassou, commerçante de fruits et légumes entre le Togo et le Bénin, le 25 avril 2017. (VOA/Kayi Lawson)

"On voit des viols et des vols, nous restons entre femmes mais nous subissons les violences", confie-t-elle.

Très souvent, les femmes se font arnaquer en payant des taxes qu'elles ne devraient pas payer selon Florent Kpatindé, spécialiste de l’information commerciale à l’Alliance Borderless.

Les femmes commerçantes ont aussi soumis leurs doléances et leurs recommandations.

"Nous souhaitons que des mécanismes soient mis en place pour simplifier les formalités aux frontières. Des messages avec un vocabulaire assez souple doublé d’images pour faciliter la compréhension même pour des commerçantes qui savent ni lire ni écrire", ont-elles demandé.

La réalité est loin de la libre circulation des personnes et des biens, tant vantée par les dirigeants de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

Kayi Lawson, correspondante à Lomé