L’intégration socio professionnelle des personnes vivant avec un handicap est encore un défi majeur au Cameroun.
"Nous attendons que les personnes handicapées qui aujourd’hui ont eu des formations intéressantes, qui ont atteint un niveau scolaire appréciable puissent trouver de l’emploi", a plaidé Coco Bertin Bowa, un handicapé visuel et dirige le club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun, Cjarc.
Manque d’enseignants spécialisés
Le gouvernement est aussi attendu sur la question de la formation des enseignants pour une mise en œuvre effective de l’inclusion dans le système éducatif. "Au Cameroun, il n’ y’a pas encore des écoles qui forment des enseignants spécialisés pour les autistes et bien d’autres", renseigne Pierre Tsofack, directeur d’une école primaire inclusive à Yaoundé.
Mais, ajoute-t-il, "l’Etat camerounais a quand même amorcé ce processus-là, au niveau des écoles de formation avec l’introduction des modules qui parlent de ces spécificités là". Dans la plus part des cas, les écoles spécialisées privées ou caritatives sont obligées de "renforcer elles-mêmes les capacités de leurs enseignants avec les ressources dont elles disposent", explique-t-il.
Prise en charge du handicap
Lors du lancement officiel de la campagne de plaidoyer et de mobilisation sociale pour le handicap, le gouvernement a présenté les mesures envisagées en vue de promouvoir et protéger les personnes vivant avec un handicap au Cameroun.
"Il est question de réunir tous les acteurs, les travailleurs sociaux et les autres acteurs qui interviennent dans la chaîne et de les outiller pour une meilleure prise en charge des personnes handicapées", a annoncé Pauline Irène Nguène, ministre des Affaires sociales.
Ces remises à niveau concernent, "la question d’accessibilité dans les bâtiments, de la santé, de l’éducation inclusive et les travailleurs qui seront formés iront dans les régions du pays former d’autres sur le terrain", a-t-elle précisé.
Ecoles inclusives sans grands moyens
L’année dernière, 360 écoles primaires publiques ont été transformées en écoles inclusives. Mais toutes les commodités ne sont pas encore prises pour leur bon fonctionnement. Ces établissements scolaires font encore recours aux structures privées.
"Nous accompagnons les élèves de l’école primaire, ceux du secondaire et du supérieur en mettant à leur disposition des manuels en braille et quand il faut faire des évaluations, nous nous recevons les épreuves que nous transcrivons et acheminons sous plis fermés dans les différents établissements scolaires", confie Guibert Deffo Fosso, du centre de formation pour personnes handicapées, Promhandicam.
A l’occasion de la semaine de la solidarité nationale et de l’entrepreneuriat social, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’un répertoire national actualisé des personnes vivant avec un handicap au Cameroun pour une meilleure prise en charge effective.