Le candidat malheureux de la présidentielle félicite le vainqueur en Sierra Leone

Le candidat Samura Kamara lors d'un meeting à Mekeni, dans le nord de la Sierra Leone, le 5 mars 2018

Le candidat malheureux à l'élection présidentielle en Sierra Leone, Samura Kamara, a félicité le vainqueur, Julius Maada Bio, lors d'une rencontre samedi, trois jours après l'annonce des résultats du second tour et une semaine après le vote.

"Je suis ici pour féliciter notre nouveau président, avec des membres de la direction de mon parti", a déclaré M. Kamara, reçu dans une ambiance détendue au bord de la piscine de l'élégante villa de M. Bio, sur une colline surplombant le centre de Freetown.

M. Kamara, ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères, a ainsi laissé entendre qu'il renonçait à contester les résultats, comme il l'avait annoncé mercredi soir, juste après avoir été crédité de quelque 48% des voix, pour près de 52% à M. Bio.

"Je vous souhaite bonne chance au moment où vous prenez les rênes de ce pays petit, mais assez compliqué", a ajouté le candidat battu au second tour. "Mon parti, l'APC, entend apporter le soutien nécessaire à votre gouvernement", a-t-il dit.

M. Bio, candidat du principal parti d'opposition au président sortant Ernest Bai Koroma, a salué cette démarche, appelant, assis aux côtés de son ancien adversaire, à "coopérer et rendre ce pays sûr pour nous tous".

Au terme de la rencontre, qui a duré moins d'une heure, les deux hommes se sont serré la main et donné l'accolade devant les caméras.

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"La violence contre nos partisans n'est pas acceptable", a néanmoins prévenu M. Kamara, en référence aux heurts qui se sont produits à travers le pays depuis l'annonce de la victoire de Julius Maada Bio.

Dans un communiqué publié jeudi, l'APC a notamment dénoncé des "confrontations extrêmement violentes" à Kenema (est), faisant état de sept personnes grièvement blessés et d'un nombre indéterminé de domiciles "vandalisés, pillés et incendiés".

Assurant "condamner totalement la violence", M. Bio, un ancien général qui avait occupé brièvement le pouvoir après un coup d'Etat il y a 22 ans avant de le remettre à un président civil élu, a promis que "toute personne responsable sera punie".

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"Aucun Sierra-Léonais ne doit souffrir pour son appartenance à quelque parti que ce soit. Personne ne doit verser le sang pour la politique", a ajouté le nouveau président de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, ensanglanté par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts.

Il devra composer avec l'APC, qui a sauvé de justesse sa majorité lors des législatives organisées parallèlement au premier tour de la présidentielle, le 7 mars, même s'il pourra éventuellement compter sur l'appoint des 14 "Paramount chiefs", des chefs traditionnels siégeant également au Parlement.

L'APC a remporté 68 sièges sur 132 à pourvoir, contre 48 pour le SLPP de M. Bio, huit pour le C4C, quatre pour le NGC, deux nouveaux partis, et trois "indépendants", l'ultime siège restant encore à attribuer, a annoncé vendredi la Commission électorale nationale (NEC).

Dans l'après-midi, M. Bio devait prendre la parole devant des milliers de ses partisans arborant la couleur verte du parti sur leurs tee-shirts, casquettes et autres écharpes dans l'enceinte du Stade national, au coeur de la capitale.

Avec AFP