Eugène Krémien, président de l'Apromac, s'exprimait après la 15e Conférence des parties (COP15) sur la désertification, qui, à l'issue de onze jours de travaux à Abidjan, a appelé vendredi à "accélérer la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici à 2030". "L’hévéaculture permet d’abord de faire du reboisement", a déclaré M. Krémien à l'AFP. "Nous créons la forêt, captons le gaz carbonique de l'atmosphère en développant la flore et la faune, favorisant (ainsi) la pluie", a-t-il affirmé.
Dressant le bilan de dix ans d'activité défendu lors de la COP15, le président de l'Apromac qui encadre près de 200.000 planteurs ivoiriens, a estimé que le caoutchouc de Côte d'Ivoire "a un bel avenir pour au moins encore 50 ans". Mais, a-t-il ajouté, "il nous appartient de réfléchir pour passer à la deuxième étape, la transformation en produits finis – fabrication de gants chirurgicaux, préservatifs, pneumatiques, jouets, tétines de bébés – et pourvoyeuse de devises".
Your browser doesn’t support HTML5
Car selon des chiffres officiels, la Côte d'Ivoire perçoit à peine 5% de toute la valeur ajoutée générée par l'industrie mondiale de caoutchouc. L'hévéa contribue largement aux recettes d'exportation de Côte d'Ivoire où les quelque 200.000 producteurs détiennent environ 600.000 hectares de terres de culture.
L'hévéa ivoirien, qui représente 80% de la production en Afrique, ne cesse de croître: il est passé de 650.000 tonnes en 2019 à 950.000 tonnes en 2020 et 1,1 million de tonnes en 2021, lui permettant de pointer à la 4e place mondiale derrière la Thaïlande, l'Indonésie et le Vietnam. Sa production est exportée en Asie, en Europe et aux Etats Unis.
La Côte d'Ivoire, qui prévoit pour 2022 une production d'environ 1,2 million de tonnes, doit cependant faire face à l'urbanisation sauvage qui détruit des plantations, ainsi qu'au vieillissement des plants d’hévéa.