Le carnage de Garissa a fait 148 morts

Un bus de l’université de Garissa, Kenya, 3 avril 2015

Le bilan officiel de l'attaque de jeudi a été porté à 148 tués, des étudiants et six membres des forces de l'ordre, selon le ministre kényan de l'Intérieur, qui a annoncé la fin des opérations sur les lieux du massacre.

Selon Joseph Nkaissery, qui s'exprimait devant la presse à Nairobi à son retour de Garissa, 142 étudiants ont été tués jeudi au cours des presque 16 heures d'attaque et de siège, ainsi que trois policiers et trois militaires. Le précédent bilan officiel faisait état de 147 morts.

"Nous avons mis fin aux opérations après avoir ratissé la totalité de l'université", a déclaré M. Nkaissery, "tous les corps ont été retirés des lieux et transférés à Nairobi".

L'université de Garissa accueillait selon les autorités 815 étudiants, venus des quatre coins du pays, dont une grande partie vivait dans la résidence universitaire prise d'assaut par les assaillants.

"Il y avait également quatre terroristes qui ont été tués durant l'opération pour libérer les étudiants retenus en otages", a précisé le ministre.

Un commando islamiste a pénétré jeudi à l'aube sur le campus de l'université de Garissa, localité de l'est kényan à 150 km de la frontière somalienne, ouvrant le feu au hasard, avant de se retrancher dans un bâtiment de la résidence universitaire avec un nombre indéterminé d'otages.

Le chercheur Roland Marchal explique à VOA Afrique que, malgré "la mort de plusieurs de leurs chefs dans des frappes aériennes, les Shabaabs opèrent de façon croissante sur le territoire kenyan. Ils ne sont pas si affaiblis. Ce groupe essaie de créer un mouvement djihadiste au Kenya"

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Roland Marchal joint par Nicolas Pinault

Les Shabaabs ont revendiqué l'attaque, la plus meurtrière au Kenya depuis l'attentat contre l'ambassade américaine de Nairobi en 1998 (213 morts), affirmant agir en représailles de la présence militaire kényane en Somalie, où un corps expéditionnaire kényan combat ce mouvement depuis fin 2011.