Au Kenya, commémoration du 1er anniversaire de l’attaque terroriste contre le centre commercial de Westgate à Nairobi. Les survivants ont toujours du mal à effacer de leur mémoire les horreurs de cette tragédie.
Le calme règne sur le site de Westgate, où se poursuivent les travaux de réfection.
Samedi 21 septembre 2013 à midi, quatre hommes armés de la milice islamiste des shebab ont pris d’assaut le centre commercial, tirant sur tout ce qui bougeait ; 67 personnes ont été ainsi tuées, et des centaines blessées. Les shebab somaliens disent avoir attaqué pour se venger des opérations militaires kényanes en Somalie.
Dans des circonstances non-encore élucidées, il a fallu 4 jours aux forces kenyanes pour reprendre la situation en main.
Karsan et Harish Rabadia étaient parmi les premiers civils à arriver sur les lieux, pour aider les blessés à fuir Westgate. Considérés aujourd’hui comme des héros, ils n’en éprouvent pas moins des sentiments de regret, d’amertume et de peine.
« Je ne peux pas oublier ceux qui ont été tués…cela fait maintenant un an, mais c’est toujours là…c’est très difficile pour moi d’oublier ce qui s’est passé ici dans ma vie », explique Karsan Rabadia.
Dédiant à Nairobi un mémorial aux survivants et civils qui ont alors risqué alors leurs vies, la première dame du Kenya, Margaret Kenyatta, a déclaré : « Notre résilience est incomparable. L’unité dont nous avons fait montre en temps de crise ne devrait jamais être oubliée. Et comme je l’ai dit à plusieurs reprises, nous nous devons d’être les protecteurs les uns des autres ».
Selon une enquête parlementaire, le gouvernement avait été averti d’une possible attaque terroriste contre le centre commercial. On a reproché aux forces de sécurité des retards ou une riposte désorganisée qui pourrait avoir coûté des vies. Et puis des caméras de surveillance ont « filmé » des soldats en train de piller le centre commercial après l’attaque.
Les Kenyans se posent encore des questions sur ce qui s’est passé il y a un an.
«Qui étaient ces gens », s’interroge Ambi Ghautarhae, qui a perdu sa mère et son fils à Westgate. « Comment ont-ils pu s’introduire dans un centre commercial où nos enfants se rendaient chaque samedi ? »
« Si vous parlez à quelqu’un qui n’a perdu personne, ils peuvent dire qu’ils se sentient un peu mieux après un an » souligne sa nièce, Harveen Sihra. « Mais pour nous, c’est toujours la même chose, parce que nous avons perdu quelqu’un ».
Harveen, 16 ans, a été atteinte par 3 balles. Comme tant d’autres survivants, elle reste hantée par le cauchemar du 21septembre 2013.