Le changement climatique et le phénomène El Nino ont eu une forte influence sur les catastrophes naturelles en 2015

Une coulée de boue longe une maison protégée par des sacs de sable à Monrovia, en Californie, 6 janvier 2016.

Un nouveau rapport onusien cite, notamment, le nombre et l'intensité des sécheresses, inondations et autres catastrophes enregistrées en 2015 et liées au changement climatique à travers le monde entier.

Le Bureau de l'ONU pour la Réduction des Risques de Catastrophe (UNISDR) a enregistré 32 sécheresses de grande ampleur au cours de l’année écoulée. Un nombre qui représente plus que le double de la moyenne annuelle sur cette dernière décennie. L'impact a été particulièrement grave en Afrique sub-saharienne.

Pour le Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes (CRED), dont le siège est en Belgique, 2015 a été l’année de la sècheresse. C’est du moins ce qu’indiquent les données compilées par le CRED sur les tremblements de terre, sécheresses, inondations, cyclones et autres catastrophes naturelles mondiales.

"Plus de 50 millions de personnes sont désormais touchées. Cela va empirer en 2016. Nous allons faire face à une catastrophe humanitaire dans le courant de cette année et il y aura des flux migratoires ", affirme Debarati Guha-Sapir, directrice du CRED.

L’une des années les plus désastreuses sur le plan climatique en Afrique a été 2011, lorsqu’une grave sécheresse avait sévi dans la Corne de l'Afrique. Une période de manque d’eau qui avait alors provoqué le déplacement de 12 millions de personnes et tué 260.000 autres en Somalie.

Les sécheresses sont les catastrophes dont l’impact dur le plus longtemps sur le développement humain, d’après Guha-Sapir. "La sécheresse conduit à la malnutrition sévère chez les enfants en bas âge et la malnutrition sévère est la cause de décès chez ces enfants dans une période de quatre à six semaines", soituent-il.

Guha-Sapir affirme qu’il y avait des signes avant-coureurs de la catastrophe de 2011, mais les gouvernements, dit-elle, n'y ont pas porté attention.

Un scenario que les pouvoirs publics ne devraient pas répéter, affirme la directrice du CRED qui ajoute qu’il ne faudra plus attendre que les Nations Unies déclarent une situation de famine pour agir. Car, conclut Guha-Sapir, une fois la famine est déclarée, il pourrait être trop tard pour éviter une catastrophe.