Le chef de l'armée de terre limogé après celui de l'aviation en Algérie

Le chef d’état-major algérien, le général Ahmed Gaïd Salah, assiste à un défilé militaire à Alger, le 1er juillet 2018.

Le chef des Forces terrestres de l'armée algérienne a été mis à la retraite, a annoncé le ministère de la Défense, au lendemain du limogeage de celui des Forces aériennes, sur fond de vague d'évictions dans la haute hiérarchie militaire du pays.

Le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, présidera jeudi la cérémonie de prise de commandement du "général-major Saïd Chanegriha en qualité de Commandant des Forces terrestres (CFT), en remplacement au général-major Ahcène Tafer, mis à la retraite", indique simplement le ministère dans un communiqué.

Le départ du général Tafer avait été annoncé par divers médias algériens depuis fin août, mais jamais confirmé. La chaîne privée Ennahar TV, réputée proche du pouvoir, avait à son tour annoncé lundi le limogeage des généraux Tafer et Abdelkader Lounes, son homologue des forces aériennes, dont la mise à la retraite a elle été officialisée mardi.

Depuis début juillet, le président Abdelaziz Bouteflika a remanié la haute hiérarchie militaire en relevant notamment de leur commandement plusieurs généraux, dont les chefs de trois des six régions militaires du pays et le commandant de la Gendarmerie nationale (CGN).

Il a en outre démis de ses fonctions fin juin le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN, police algérienne), le puissant général Abdelghani Hamel, ancien militaire.

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Chef suprême des Armées au titre de la Constitution, le président Bouteflika détient également le portefeuille de la Défense nationale depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

Le général Tafer, 74 ans, était Commandant des Forces terrestres depuis août 2004, poste qu'il avait déjà occupé entre 1994 et 2000 avant d'être nommé commandant de la 3e Région militaire, stratégique car frontalière notamment du Maroc, rival régional de l'Algérie, et du Sahara occidental où Alger soutient le Front polisario contre Rabat.

Il avait échappé à un attentat islamiste contre son convoi en 2008.

Cette série de limogeages de hauts-gradés de l'armée -longtemps considérée "faiseuse de rois" en Algérie- suscite de nombreuses questions à huit mois de la présidentielle de 2019, marquée par l'incertitude autour de la candidature à un 5e mandat du président Bouteflika, 81 ans et affaibli.

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Début septembre, semblant vouloir couper court aux spéculations, le mensuel El Djeich, organe de presse officiel de l'armée algérienne, avait affirmé dans un éditorial que ces mouvements ne s'expliquaient que par "l'alternance" habituelle et assuré que les nouveaux promus avaient été choisis pour "leurs compétences" et leur "mérite".

Avec AFP