Le chef de l'armée de terre sud-africaine dénonce les coupes budgétaires

Des soldats patrouillent devant de la propriété de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela à Qunu, à l'est du Cap, en Afrique du Sud le 12 décembre 2013.

Le chef de l'armée de terre sud-africaine, le général Lindile Yam, a dénoncé jeudi les coupes budgétaires qui compromettent selon lui la capacité de l'armée à défendre le pays et à participer à des opérations de maintien de la paix à l'étranger.

Critiquant vivement le gouvernement, il a affirmé devant des journalistes que l'armée avait même désormais du mal à acheter des uniformes.

"Ces coupes budgétaires ont des conséquences négatives sur les efforts faits pour mener des opérations", a-t-il déclaré au quartier général de l'armée de terre à Pretoria. "Un danger arrive, que personne ici ne semble voir".

Selon le général Yam, le budget de l'armée de terre s'élève désormais à moins de 1% du PIB.

"Nous sommes tombés à moins de 1% et peut-être allons-nous vers 0%, je ne sais pas", a-t-il ajouté, accusant les hommes politiques de jouer "un jeu dangereux".

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Le ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a déclaré dans le passé que les problèmes budgétaires étaient dus aux gouvernements au pouvoir après la fin de l'apartheid, qui ont donné la priorité aux dépenses en faveur des populations pauvres noires, jusque-là négligées.

Le général Yam, qui a pris le commandement de l'armée de terre il y a deux ans, a estimé d'autre part que l'Afrique du Sud n'était pas à l'abri des attaques de mouvements extrémistes, faisant référence à l'insurrection islamiste surgie il y a un an au Mozambique voisin.

"Regardez ce qui se passe chez notre voisin. Des terroristes (...) décapitant les gens. Si c'est au Mozambique, c'est ici", a-t-il dit.

En tant que puissance militaire africaine, l'Afrique du Sud a déployé des troupes dans le cadre d'opérations de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région soudanaise du Darfour. Environ 1.300 soldats sud-africains sont déployés dans l'est de la RDC au sein d'une force des Nations unies.

L'armée de terre sud-africaine a aussi participé à la logistique mise en place pour des élections, notamment à Madagascar. "Mais nous n'avons pas les moyens de faire cela maintenant", a-t-il déploré.

Selon lui, une rallonge de 50 milliards de rands (3,5 milliards de dollars, 3 milliards d'euros) est nécessaire.

Le nouveau ministre des Finances sud-africain, Tito Mboweni, doit prononcer la semaine prochaine son discours de mi-mandat sur le budget.

Avec AFP