Les relations se sont tendues entre l'armée et l'Union africaine (UA) après une rencontre la semaine dernière entre le président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat, et le conseiller politique des FSR, Youssef Ezzat.
Le ministère des Affaires étrangères soudanais a qualifié lundi cette rencontre de "précédent dangereux". L'organisation panafricaine "ne devrait pas accorder de place à des mouvements rebelles ou des milices terroristes", a-t-il ajouté sur sa page Facebook, en référence visiblement aux FSR, que le général Burhane a dissoutes cette semaine.
Et samedi, le général Burhane a affirmé "ne pas avoir besoin de l'aide" de l'UA si l'organisation panafricaine ne changeait pas d'approche, selon un communiqué publié sur la page Facebook de l'armée.
Il s'en est pris aussi au bloc régional de l'Afrique de l'Est (Igad), après que le ministère des Affaires étrangères a reproché au Kenya, qui préside l'organisation, de soutenir les FSR.
Jeudi, la Commission de l'UA avait affirmé dans un communiqué son engagement à dialoguer "avec l'ensemble des parties", une "approche identique" selon elle à celle adoptée par les autres acteurs internationaux ayant tenté des médiations, et qui n'a pas suscité de "réserves" de la part des acteurs soudanais.
Le Soudan avait été suspendu de l'UA suite au putsch mené en 2021 par le général Burhane qui était alors allié à Daglo avant de devenir son ennemi.
Lire aussi : Le chef de l'armée soudanaise à Juba pour "discuter de la crise"Assiégé par les paramilitaires durant plus de quatre mois au QG de l'armée à Khartoum, le général Burhane, est installé depuis fin août à Port-Soudan (est) et alterne désormais déplacements à l'étranger et visites de ses troupes à travers le Soudan.
Depuis le 15 avril, une guerre oppose l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, et les multiples tentatives internationales de médiation ont échoué.
Les hostilités, qui touchent essentiellement la capitale Khartoum et la vaste région du Darfour (ouest), ont fait près de 7.500 morts, selon un bilan communiqué vendredi soir par l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) qui avait fait état précédemment de 5.000 morts.
Mais le bilan réel pourrait être bien supérieur car de nombreuses zones du pays sont totalement coupées du monde et les deux camps refusent de communiquer leurs pertes.