Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba s’est rendu lundi à Toeni, dans la Boucle du Mouhoun, à Ouahigouya et à Sollé dans le Nord du Burkina Faso.
Cette visite, gardée secrète jusqu’en début de soirée, a été annoncée au journal de 20 heures de la télévision nationale. Ces localités visitées ont subi plusieurs attaques terroristes faisant des dizaines de morts aussi bien parmi les civils que chez les militaires.
À Ouagadougou, cette visite du nouveau dirigeant du Faso suscite beaucoup d’espoir au sein des populations.
Lire aussi : Les Burkinabè donnent leur avis sur la décision de la CEDEAO"C’était normal qu’il aille là-bas, c’est le premier des Burkinabè il fallait qu’il aille sur le terrain, prendre la température de la situation, galvaniser la troupe et rencontrer la population locale. Cette sortie est la bienvenue. Elle est opportune", a ajouté un autre.
"La sécurité de cette nation lui incombe et poser cet acte pour se rendre sur le terrain, défendre la partie, c’est noble et c’est lié à sa fonction. C’est à féliciter. Il y a un président africain qui est mort sur le terrain en défendant sa nation", explique ce citoyen, faisant référence au Tchadien Idriss Deby Itno, tué en 2020.
Lire aussi : Le chef de la junte déclaré "Président du Faso": une erreur, selon un juriste"Ce n’est pas du populisme. Tous les Burkinabè doivent défendre le pays. Étant un président, même s’il est militaire, il pouvait dire qu’il ne part pas sur le terrain. Il veut montrer l’exemple. Si lui-même est allé au front, nous citoyens, qui sommes-nous pour ne pas aller au front ?", s’est interrogé ce burkinabè.
Cette visite n’est pas surprenante.
"Le président Damiba lui-même a longtemps séjourné dans des lieux de combat. Il a dirigé des bataillons sur des opérations. On peut comprendre pour lui que c’est une façon de galvaniser les troupes et de rappeler à l’opinion publique qu’il tient à restaurer la sécurité et l’intégrité du territoire Burkinabè. Maintenant le plus urgent, ce sont les résultats", a dit Paz Hien, juriste et analyste politique.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba doit prêter serment mercredi devant le Conseil constitutionnel en qualité de "président du Faso, chef de l’Etat, chef suprême des forces armées".