L'ancien inspecteur général de la police, Francis Munu, a été muté à un poste diplomatique au Liberia voisin et remplacé par son adjoint, Richard Moigbe.
La décision du président Ernest Bai Koroma, qui ne l'a pas commentée, survient après des critiques du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP), qui a dénoncé l'arrestation de son porte-parole, Lahai Lawrence Leema, et de plusieurs de ses partisans.
"Nous sommes satisfaits par la décision de remplacer l'ancien chef de la police, qui n'était pas professionnel dans sa manière de gérer les affaires politiques", a déclaré à l'AFP le président du SLPP, Prince Alex Harding.
Selon M. Harding, Francis Munu a donné l'ordre en novembre à la police de tirer des grenades lacrymogènes vers le siège de son parti, qui ont blessé plusieurs personnes, et de procéder dans la foulée à plusieurs arrestations de militants.
Le remplacement du chef de la police intervient alors que la tension monte à l'approche de l'élection présidentielle de mars 2018, qui verra M. Koroma quitter ses fonctions après deux mandats.
La police est l'institution la plus corrompue en Sierra Leone, selon des données recueillies par une ONG britannique auprès de Sierra Léonais, qui lui ont rapporté les incidents auxquels ils ont été confrontés grâce à une application pour téléphone portable.
La police est également accusée de faire un usage excessif de la force. La Commission nationale des droits de l'Homme a révélé dans un rapport que les forces de l'ordre avaient effectué des tirs à balles réelles lors de manifestations en août 2016, tuant deux personnes et en blessant plusieurs autres.
Les conditions de détention dans de nombreux commissariats de police sont par ailleurs considérées comme exécrables, les cellules étant généralement surpeuplées et dépourvues d'équipements sanitaires élémentaires.
Avec AFP