Le chef rebelle Sheka remis aux autorités de Kinshasa

Le chef rebelle Sheka Ntabo Ntaberi, poursuivi pour crime contre l'humanité et viols massifs avec sa milice en 2010 dans l'est congolais, a été remis vendredi aux autorités de Kinshasa, neuf jours après sa reddition, a déclaré la mission locale de l'ONU.(Photo publié sur Twitter/Monusco 26 juillet 2917)

Le chef rebelle Sheka Ntabo Ntaberi, poursuivi pour crime contre l'humanité et viols massifs avec sa milice en 2010 dans l'est congolais, a été remis vendredi aux autorités de Kinshasa, neuf jours après sa reddition, a annoncé la mission de l'ONU à Kinshasa.

Sheka Ntabo Ntaberi "a été remis aux autorités [congolaises] à Kinshasa", a déclaré à l'AFP Fabienne Pompey, porte-parole de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco).

"Il est accompagné de deux combattants du NDC (Nduma Defense of Congo, Ndlr) qui se sont également rendus. Ils sont visés par un mandat d'arrêt délivré en 2011 par la justice congolaise pour crimes contre l'humanité, dont des viols massifs et des recrutements d'enfants", précise la Monusco dans un communiqué.

Les trois hommes, selon le communiqué, "seront incarcérés, en attente de leur procès, dans un lieu où les services de la Monusco pourront avoir accès afin de s'assurer que sa détention se déroule dans le respect des normes internationales relatives au droit de l'homme".

Commandant de la milice NDC, Sheka s'était rendu le 26 juillet auprès des Casques bleus de la Monusco dans le Nord-Kivu et était détenu à Goma, capitale de cette province troublée.

Après sa reddition, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a souhaité que les autorités congolaises, avec le soutien des Nations unies, garantissent la sécurité de Sheka en détention pour qu'il soit traduit rapidement en justice et soit jugé "au cours d'un procès équitable et crédible".

La milice de la NDC a été créée en 2009 par Sheka Ntabo Ntaberi mais une partie de ses troupes, évaluée à 300 hommes, a fait dissidence et a formé la NDC-Renouveau.

Le NDC-Sheka, qui compterait moins de cent hommes, affronte régulièrement sa rivale dans l'Est, région déchirée par plus de vingt ans de conflits armés.

Des combattants du NDC sont soupçonnés d'avoir violé près de 400 civils, dont 300 femmes, 23 hommes et 61 enfants dans 13 villages du Nord-Kivu entre le 30 juillet et le 2 août 2010, selon la Monusco.

"Les Nations unies ont également documenté au moins 154 enfants recrutés par ce groupe rebelle", ajoute la Monusco dans son communiqué.

En juin 2015, la Monusco avait lancé des opérations militaires contre la milice de la NDC qui avait incendié pendant plusieurs jours des villages de l'est.

Avec AFP