Retour sur la crise en Casamance

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Le conflit en Casamance demeure l'un des événements les plus douloureux de l’histoire contemporaine du Sénégal.

Vielle de plus de 35 ans, cette lutte armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance pour l’indépendance (MFDC) a fait plusieurs centaines de victimes. Malgré un processus de paix instable, la région sud avait retrouvé une atmosphère paisible avec une certaine accalmie de plus de 4 ans.

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Rond-point de la paix à Ziguinchor, Casamance, 9 février 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Malheureusement, le massacre de 14 jeunes dans la forêt de Bayotte a rappelé le souvenir des années sombres de cette crise née il y a plusieurs décennies à la suite d’une succession d’événements ayant renforcé la défiance des populations locales vis-à-vis de l’autorité centrale.

La Casamance a été coupée du reste du Sénégal par la colonisation et les premières causes de la crise dateraient de l’époque coloniale comme l’affirme Nouha Cissé, historien et figure emblématique de la Casamance.

Nouha Cissé, historien et figure emblématique de la Casamance, 9 février 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

"Après les indépendances, la Casamance demeure dans une relative précarité et les populations se sentent marginalisées. Au début des années 80, le Casa-Sports, club fanion de la ville est lourdement sanctionné par la fédération de football suite à des incidents lors d’une finale de la coupe nationale puis un élève est tué par les forces de l’ordre lors d’une grève à Ziguinchor. Ce qui déclenche de graves émeutes dans le sud du Sénégal. Ces événements seront instrumentalisés", indique Nouha Cissé.

Ibrahima Gassama, journaliste basé en Casamance, 9 février 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Cette marche, réprimée dans le sang, conduit les indépendantistes du MFDC à prendre les armes et à rejoindre le maquis, rappelle Ibrahima Gassama, journaliste basé en Casamance.

"Depuis lors, la Casamance est plongée dans une violente crise qui aura pour fait des centaines de victimes. Les efforts de paix sont restés vains malgré plusieurs périodes d’accalmie", soutient M. Gassama, relevant les manquements dans le processus de paix.

Après une accalmie de près de plus de 4ans, les armes résonnent de nouveau en Casamance.

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Le processus de paix qui est bonne voie n’est cependant pas remis en cause.

Les acteurs estimant que les récents événements ne sauraient arrêtés plusieurs années d’efforts pour la pacification de la Casamance.

Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar