Le Congrès renouvelle l'interdiction de fermeture de la prison de Guantanamo

Une vue de la prison de Guantanamo, 21 novembre 2013.

Le Congrès américain, à majorité républicaine, a renouvelé l'interdiction de transférer aux Etats-Unis des détenus de la prison de Guantanamo, sur l'île de Cuba, afin d'empêcher le président Barack Obama de fermer le centre de détention militaire.

Le Sénat a voté par 91 contre 3 en faveur de la grande loi sur la défense 2016, dans laquelle est réinscrite l'interdiction faite au Pentagone d'utiliser des fonds pour transférer sur le sol américain des détenus de la prison. La Chambre des représentants l'avait adoptée la semaine dernière par 370 contre 58.

Une première version de la loi avait été adoptée en octobre mais Barack Obama y avait opposé son veto, notamment à cause des restrictions sur Guantanamo. Cette fois, la Maison Blanche n'a pas menacé de veto, qui serait futile puisque le Congrès disposerait de la majorité de deux tiers nécessaire pour le surmonter.

Les transfèrements aux Etats-Unis ont été interdits par le Congrès en 2011, empêchant de fait le président américain de tenir sa promesse de fermer la prison militaire créée en 2002 et dans laquelle 112 prisonniers de la "guerre contre le terrorisme" de l'après 11-Septembre se trouvent encore.

Mais l'exécutif prépare ouvertement un plan pour transférer aux Etats-Unis les 59 détenus considérés comme les plus dangereux (les 53 autres étant classés comme transférables à l'étranger). Plusieurs sites pour les accueillir sont à l'étude, en Caroline du Sud, dans le Kansas et le Colorado. Le Pentagone doit rendre public très prochainement un rapport à ce sujet.

Une telle décision se ferait en défiance totale du Congrès, et les républicains majoritaires dénoncent depuis plusieurs semaines un acte qui serait illégal.

"Le Sénat a adopté de nombreuses fois depuis des années cette interdiction, soutenue par des membres des deux partis", a rappelé Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat.

Les élus des Etats où est envisagée la future prison pour enfermer les détenus de Guantanamo sont particulièrement furieux, disant craindre que le lieu devienne une cible d'attaques.

Avec AFP