Le Congrès débloque 4,6 milliards de dollars face à la crise migratoire

Des migrants du Honduras montent dans un train de marchandises en direction du nord, à Salto del Agua, au Mexique, le 25 juin 2019.

Le Congrès américain a approuvé jeudi en urgence une enveloppe de 4,6 milliards de dollars pour répondre à la crise migratoire à la frontière mexicaine, après plusieurs drames impliquant des enfants et des discussions qui ont illustré des divisions au sein du parti démocrate.

Sous pression, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dû céder et n'a pu obtenir les dispositions qu'elle souhaitait ajouter.

Le texte, approuvé la veille au Sénat à majorité républicaine, prévoit des financements pour l'accueil des mineurs mais aussi pour le contrôle de la frontière, ce qui sera interprété comme une victoire pour Donald Trump.

Le président républicain a d'ailleurs salué l'adoption du texte. "Excellent travail de tous!", a-t-il tweeté.

Le texte a été adopté à la Chambre par 305 voix contre 102, avec 95 démocrates contre, une part importante de la majorité démocrate (235 sièges) que Nancy Pelosi mène ordinaire d'une poigne ferme.

"Nous aurions pu faire mieux pour les familles et les enfants. Mais malheureusement la Maison Blanche et le Sénat ne l'auraient pas autorisé", a dénoncé la chef démocrate de la commission en charge de ces négociations, Nita Lowey.

Les républicains ont célébré une victoire du "bon sens".

"Les agents à la frontière, les juges chargés de l'immigration et les militaires vont être mieux équipés pour renforcer notre frontière, traiter des dossiers d'immigration et enquêter sur les trafiquants d'êtres humains", a réagi le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy.

"Les familles de migrants et les enfants recevront aussi de meilleurs traitements médicaux et des abris plus sûrs".

Une frange des démocrates voulait ajouter des dispositions au texte prévoyant notamment qu'aucun enfant ne puisse être logé en centre de rétention plus de 90 jours, et que les contrats avec des centres privés n'étant pas aux normes soient immédiatement résiliés.

"Il était absolument crucial que ces dispositions soient inclues pour s'assurer que ces fonds aillent effectivement aux enfants qu'ils sont censés aider", a réagi une élue progressiste, Pramila Jayapal.

Ce vote intervient après une semaine marquée par des drames à la frontière qui ont provoqué l'indignation aux Etats-Unis, où républicains et démocrates se rejettent la faute de la crise migratoire.

La photographie des corps d'un père et de sa fillette noyés au bord du fleuve Rio Grande a profondément ému. Elle a été publiée juste après des révélations sur les conditions de vie sordides de 300 jeunes migrants dans un centre de détention du Texas.