Les Gabonais en confinement paient trop cher pour voyager par la route

Une voiture stoppée à un checkpoint à Libreville, le 13 avril 2020. (Steeve Jordan/AFP)

Le confinement imposé par les autorités sanitaires du Gabon a fait flamber le coût du transport terrestre, surtout pour les voyages interurbains. Une situation dénoncée par beaucoup de Gabonais.

La pandémie du coronavirus n’a pas fini d’impacter le quotidien des populations sur le continent. Au Gabon, la crise sanitaire fait flamber les coûts des transports entre les grandes villes du pays.

"Je n’ai pas envie de parler, mais je comprends bien votre question". Visiblement tendu après de longues heures d'attente, Jérôme Bibalou quitte enfin Libreville, la capitale gabonaise pour Lambaréné, dans le centre du pays.

A l’image d’autres usagers qui font le pied de grue à la gare routière du PK8, il a négocié son ticket de transport. Depuis environ trois mois, les temps ont changé: les premiers arrivés sont les premiers servis.

Avec le confinement partiel de Libreville et ses banlieues, qui restreint les déplacements entre la capitale et d’autres localités de l'intérieur du pays, il n’est plus possible de voyager, sauf pour des urgences familiales ou professionnelles. Même ces cas de figure sont soumis à la dure réalité du terrain.

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Les coûts du transport ont flambé.

"Pour un aller simple, je paie d’ordinaire 7.000 francs CFA sur la ligne Libreville-Lambaréné. Aujourd’hui, il faut avoir 25.000 francs pour la même destination. On n'a pas le choix", explique l’air désabusé, Théophile Nze, fonctionnaire en service à Lambaréné, une ville située à 300 km de Libreville.

Très peu de bus font de longues distances. il est donc difficile pour le jeune Paul Mikielou de se rendre à Lebamba, dans le sud profond du Gabon. "Ça fait 4 jours que je tente des véhicules. Le confinement m’a bloqué à Libreville. Je suis coincé depuis mi-mars", confie-t-il à VOA Afrique.

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Les activités des agences de voyage étant interdites, la situation de crise profite aux particuliers pour une offre de service qui est cependant bien inférieure aux attentes des clients.

Pour Armand Ngoma, chauffeur à la gare routière du PK8, l’inflation des coûts de transport terrestre s’explique car "à l’heure du confinement, il y a très peu de véhicules qui desservent les lignes de l'intérieur du pays".

Mi-mai, un internaute en colère décriait ce qui pour lui constitue une "arnaque": "Le trajet Bitam-Oyem qui coûtait jadis 2500 francs CFA s'élève désormais à 5000F. Pour rallier Libreville au départ de Bitam, il faut désormais débourser 40 000 FCFA alors qu'avant les mesures barrières, le prix se négociait à 12 000 FCFA", lit-on sur Facebook.

Cette situation décriée reste davantage confortée par l’absence d’un cadre juridique fixant clairement l’exercice de l'activité des transports terrestres en cette période de crise sanitaire.