Le texte est une réponse au débat suscité par la diffusion en mars d'un documentaire intitulé "Les mosquées derrière le voile", où l'on voyait des imams défendre notamment la lapidation des femmes adultères dans leurs prêches au Danemark.
Le ministre chargé des cultes, Bertel Haarder, a annoncé dans un communiqué ce projet de loi qui prévoit de ficher "les prêcheurs étrangers avec des attitudes et valeurs contraires aux valeurs fondamentales danoises".
Dans le cas des ressortissants de pays non membres de l'Union européenne, la "liste des sanctions" sera publique. Dans le cas des ressortissants de l'UE, qui bénéficient de la liberté de mouvement, la "liste d'observation" ne le sera pas.
Négocié avec les principaux partis de majorité et d'opposition, le projet est assuré d'être adopté. Ce sera "après les vacances parlementaires", a précisé le ministère.
"Cela fait quelques années qu'on discute pour savoir si on peut faire quoi que ce soit contre l'action de certains prêcheurs religieux qui sapent la démocratie, les libertés fondamentales, les droits de l'homme et l'intégration", a expliqué le ministre Bertel Haarder.
"Nous avons aujourd'hui démontré qu'on peut", a-t-il ajouté.
Parmi les voix critiques, la porte-parole de l'Alliance rouge-verte (opposition) Pernille Skipper a relevé dans le quotidien Politiken le "risque que [les opinions radicales] intéressent et attirent plus parce qu'elles sont interdites".
Le projet de loi institue également, pour les ecclésiastiques installés au Danemark, le délit de cautionner "le terrorisme, le meurtre, le viol, la violence, l'inceste, la pédophilie, les atteintes à la liberté, l'usage de la force et la bigamie".
Avec AFP