La Cour constitutionnelle "a rejeté la demande de saisine" formulée par Oscar Pistorius dans la mesure "où elle n'a aucune chance d'aboutir", a déclaré à l'AFP jeudi le porte-parole du parquet sud-africain, Luvuyo Mfaku.
L'ancien athlète âgé de 29 ans, amputé des deux jambes, vit actuellement en résidence surveillée chez son oncle Arnold Pistorius, dans une banlieue chic de Pretoria, après avoir passé un an derrière les barreaux. Avec la décision de la Cour constitutionnelle, son retour à la case prison devrait être une question de semaines.
Oscar Pistorius a en effet purgé un an d'emprisonnement dans le cadre de sa condamnation, en première instance, à cinq ans de prison pour homicide involontaire.
Mais, en appel, sa condamnation a été requalifiée en meurtre, passible d'au moins 15 ans de prison. L'ex-sprinter n'est pas encore été fixé sur sa peine, la justice sud-africaine prononçant la condamnation dans un premier temps puis la peine dans un second temps.
C'est le 18 avril qu'il comparaîtra de nouveau devant un tribunal de Pretoria, dans le cadre de la procédure judiciaire destinée à déterminer cette peine, a précisé jeudi M. Mfaku.
Ce jour-là, "le tribunal entendra les arguments de la défense et de l'accusation sur la peine la plus adaptée" pour le condamné, a expliqué à l'AFP Stephen Tuson, professeur de droit constitutionnel à l'université de Wits à Johannesburg.
"Le tribunal prendra en compte les circonstances personnelles (d'Oscar Pistorius) avant de déterminer sa peine", a-t-il ajouté.
Dans la mesure où l'ancien athlète a déjà été privé de liberté durant une année et qu'il s'agit de sa première condamnation, il est fort probable qu'il effectue, de fait, moins de 15 ans en prison.
Il est actuellement soumis à un contrôle électronique et a remis son passeport aux autorités sud-africaines.
- Ténors du barreau -
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, la vie du champion, adulé pour ses exploits sportifs et aidé par un physique avantageux, avait basculé. Il avait abattu de quatre balles sa petite amie Reeva Steenkamp, chez lui à Pretoria.
Il a toujours plaidé la méprise : il dit avoir tiré sur la porte des toilettes fermée à clé, persuadé qu'un cambrioleur s'y était introduit.
Rapidement, le sextuple champion paralympique avait perdu ses sponsors et dû vendre sa demeure cossue pour faire face à ses frais d'avocats.
Ces derniers - des ténors du barreau sud-africain - avaient décidé en décembre de tenter le tout pour le tout, en saisissant la Cour constitutionnelle pour contester sa condamnation en appel.
Ils estimaient que la Cour suprême d'appel avait "agi illégalement et anticonstitutionnellement". Une saisine qui a finalement été jugée irrecevable.
"Si la Cour constitutionnelle avait estimé que le recours avait la moindre chance de succès, elle aurait évidemment entendu l'affaire. Mais elle a estimé qu'il n' y avait aucune chance de succès", a expliqué Stephen Tuson jeudi.
La famille d'Oscar Pistorius n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter cet énième rebondissement dans une saga judiciaire qui a passionné pendant des mois le public sud-africain et la presse internationale.
Oscar Pistorius, surnommé Blade Runner en raison de ses prothèses en carbone, avait acquis une stature internationale en s'alignant parmi les valides aux jeux Olympiques de Londres en 2012. Il avait atteint les demi-finales du 400 mètres dans un stade olympique en délire.
Avec AFP