Le directeur du Secret Service reconnaît un problème d'alcool au sein de l'agence américaine

Joseph Clancy, directeur du Secret Service en charge de la protection, notamment, de Barack Obama. Washington, 17 mars 2015

Sous le feu des critiques au Congrès, le directeur Joseph Clancy a reconnu mardi un problème d'alcool au sein de cette police d'élite chargée de la protection du président américain mais dont l'image a souffert de récents scandales.

Pour sa première audition parlementaire depuis sa nomination mi-février Joseph Clancy a été malmené par plusieurs élus visiblement outrés par le dernier incident en date: deux agents du Secret Service ont, le 4 mars, heurté en voiture une barrière de sécurité de la Maison Blanche après une soirée bien arrosée.

Le nouveau directeur, sous le gril des membres d'une commission de la Chambre des représentants, a précisé qu'une enquête avait été ouverte et que les deux agents incriminés avaient été affectés à des tâches administratives "sans responsabilité" hors de la Maison Blanche, en attendant d'être probablement licenciés.

"Il y a des éléments dans notre agence qui font face au stress en se tournant vers l'alcool" et qui causent "un grand tort" au reste du personnel, a-t-il admis, en référence également à de précédents incidents, comme un voyage présidentiel aux Pays-Bas à la veille duquel des agents du Secret Service s'étaient enivrés.

"Il n'y pas d'excuse pour ces actions, il doit y avoir une auto-discipline, une reconnaissance des responsabilités. Nous devons trouver un moyen d'aider ceux qui se tournent vers l'alcool par mécanisme de protection", a-t-il ajouté.
M. Clancy s'est attiré les foudres des élus quand il a reconnu n'avoir été informé de l'incident que cinq jours plus tard.

"J'aurais dû être informé", a-t-il admis, annonçant vouloir instiller "un changement de culture". "Que cette information n'ait pas remonté la chaîne (de la hiérarchie) n'est pas excusable. Cela prendra du temps mais je vais devoir bâtir la confiance au sein de notre agence".

Particulièrement virulent, le président républicain de la commission, John Carter, a dit avoir "le coeur brisé d'assister à la dégringolade en six ans de l'une des agences de légende chez les Américains".

Plusieurs scandales liés à la prostitution et à l'alcool ainsi que des intrusions ou tentatives à la Maison Blanche ont éclaboussé cette police d'élite qui comprend quelque 6.500 hommes et femmes chargés notamment de protéger le président des Etats-Unis et une trentaine d'autres personnalités. La dernière directrice Julia Pierson avait dû démissionner après une spectaculaire intrusion dans la Maison Blanche.

Avec AFP