A Houston, au Texas, le comté suburbain de Fort Bend abrite une importante communauté asiatique, représentant plus de 21 % de la population. JJ Clemence, un immigrant sino-américain, y réside et souligne l'importance de cette communauté dans le paysage politique : "Je pense que les deux partis ne peuvent pas se permettre d'ignorer la communauté asiatique."
Les données du recensement confirment que les Américains d'origine asiatique figurent parmi les groupes ethniques dont la croissance est la plus rapide aux États-Unis. Leur participation électorale a également atteint un niveau record lors des deux dernières élections présidentielles.
La campagne de Kamala Harris, par exemple, a ciblé cette communauté avec des publicités spécifiques, consciente de l'influence croissante de ce groupe, majoritairement démocrate. L'une des raisons de cette affiliation politique est que plus de la moitié des électeurs américains d'origine asiatique sont des immigrés.
Becky Kim, Américaine d'origine coréenne qui vote pour la première fois, exprime son opinion: "je pense que les politiques de Trump nuisent grandement aux minorités."
Richard Murray, chercheur principal à l'université de Houston, ajoute: "ses politiques ne ciblaient pas uniquement les immigrés illégaux en provenance du Mexique ou d'Amerique du Sud, mais elles limitaient également l'immigration légale."
Cependant, une enquête de 2024 révèle que 22 % des électeurs américains d'origine asiatique s'identifient comme républicains. Daniel Wong, un Américain d'origine chinoise, en fait partie, estimant que "les Asiatiques veulent moins de gouvernement, plus de liberté et moins d'impôts". L'enquête montre également que 31 % des électeurs américains d'origine asiatique s'identifient comme indépendants, tandis que 42 % déclarent n'avoir jamais été contactés par des candidats ou des partis politiques.
Daniel Wong, ancien élu local, considère que cette situation est due, en partie, au manque d'organisation au sein de la communauté asiatique : "Nous ne comprenons pas le système politique américain. Nous ne savons pas comment nous mobiliser pour rassembler notre énergie et viser un objectif commun." Cette diversité ethnique de 15 millions d'Americains, avec des racines dans différents pays, rend difficile l'unification des électeurs asiatiques.
De plus, "les Asiatiques sont peu enclins à faire des dons aux campagnes politiques", un obstacle que Daniel Wong a rencontré lors de sa campagne pour un poste de conseiller municipal. JJ Clemence, qui s'est également présenté à des élections locales, partage cette observation : "La société asiatique ne ressemble pas à une communauté chrétienne. Les chretiens ont l'habitude de donner. Il faut éduquer les Asiatiques et les sensibiliser."
Lors de la dernière élection présidentielle, près de 60 % des Américains d'origine asiatique ont voté. Les militants politiques soulignent l'importance de nouer des relations avec ces nouveaux citoyens pour les inciter à s'impliquer davantage dans le processus politique.