M. dos Santos est poursuivi pour "fraude, détournement de fonds, trafic d'influence, blanchiment d'argent et association criminelle", a expliqué le procureur général adjoint, Luís Benza Zanga, lors d'une conférence de presse.
Surnommé Zenu, il avait été nommé en 2013 par son père, le président Jose Eduardo dos Santos, à la tête d'un fonds souverain créé un an plus tôt et doté d'un capital initial de 5 milliards de dollars puisés dans la manne pétrolière du pays.
Il a été limogé de son poste en janvier dernier par le nouveau président de l'Angola, Joao Lourenço.
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L'ancien directeur de la Banque centrale angolaise, Valter Filipe da Silva, a également été inculpé en relation avec cette affaire, a précisé lundi M. Benza Zenga.
Le mouvement de fonds suspect, à destination d'un compte du Crédit suisse dans une de ses succursales londoniennes, a été ordonné en septembre depuis le compte du Fonds souverain à la Banque centrale, selon le magistrat.
Il a précisé que l'argent avait depuis été rendu à l'Angola.
Le magistrat a indiqué que la justice avait placé les deux accusés sous contrôle judiciaire et leur avait retiré leurs passeports.
"Il n'y aura pas d'indulgence pour ce crime, même si l'argent a été rendu à notre pays", a-t-il insisté, "nous irons jusqu'au bout de cette enquête, il n'y aura aucun pardon".
José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant trente-huit ans, un règne sans partage pendant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches.
Son successeur, Joao Lourenço, issu du même Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), lui a succédé en septembre et a congédié, au nom de la lutte contre la corruption, de nombreux barons de l'ancien régime.
La demi-soeur de Zenu, Isabel dos Santos, a ainsi été limogée de son poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol. La justice a ouvert au début du mois une enquête sur de possibles détournements de fonds sous sa présidence.
Considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, Mme dos Santos a nié catégoriquement ces accusations.
Avec AFP