Le gendre de Trump a rencontré des Russes quatre fois mais dément toute collusion

Jared Kushner et sa femme, Ivanka Trump, fille du président, à Hambourg, en Allemagne, le 6 juillet 2017.

Jared Kushner, gendre et proche conseiller du président américain Donald Trump, a reconnu lundi avoir rencontré des Russes à quatre reprises pendant la campagne électorale, mais dément toute collusion ayant visé à faire gagner son beau-père.

Dans un communiqué rendu public par les médias américains quelques heures avant son audition devant la commission du Renseignement du Sénat, M. Kushner a décrit ses contacts avec l'ambassadeur russe à Washington Sergueï Kislyak et d'autres responsables russes comme faisant partie de ses tâches normales, alors qu'il s'occupait des relations avec les gouvernements étrangers au sein de l'équipe de campagne de M. Trump.

"Je n'ai pas commis de collusions et je ne connais personne d'autre dans l'équipe de campagne qui ait commis des collusions avec quelque gouvernement étranger que ce soit", écrit Jared Kushner dans une note liminaire de onze pages qu'il devait lire devant une commission du Sénat dans la matinée de lundi.

"L'affaire russe" plombe la présidence de Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche, en raison des soupçons de collusion de son équipe, dont de nombreux membres influents ont omis de rapporter leurs contacts avec des responsables russes.

L'ambiguïté du président lui-même sur ce dossier fragilise la défense de ses collaborateurs.

Dimanche encore, son nouveau directeur de la communication Anthony Scaramucci a indiqué que le président n'était toujours pas convaincu de l'ingérence de Moscou dans l'élection présidentielle, pourtant avérée par les services de renseignement américains.

M. Trump avait également fait grand cas des démentis répétés du président russe Vladimir Poutine, après leurs rencontres au G20 de Hambourg en juillet.

Dans sa note, publiée par plusieurs médias quelques heures avant son audition à huis clos devant la commission du Renseignement du Sénat, M. Kushner décrit ses contacts avec l'ambassadeur de Russie à Washington Sergueï Kisliak et d'autres responsables russes comme ayant fait partie de ses tâches normales quand il s'occupait des relations avec les gouvernements étrangers au sein de l'équipe de campagne de M. Trump.

'Pas de contacts inappropriés'

"Je n'ai pas eu de contacts inappropriés. Je ne dépendais pas de fonds russes pour financer mes affaires dans le secteur privé", doit déclarer M. Kushner.

Jared Kushner - qui est le mari d'Ivanka Trump, la fille préférée du président et elle aussi une proche conseillère de son père - doit également témoigner mardi devant une commission de la Chambre des représentants.

Depuis mai, une équipe d'enquêteurs indépendants dirigée par le procureur spécial et ancien directeur du FBI Robert Mueller tente de déterminer s'il existe des liens entre l'ingérence présumée de la Russie dans les élections américaines de 2016 et d'anciens responsables de la campagne de Donald Trump, les membres de sa famille et peut-être le président lui-même.

Le Sénat et la Chambre des représentants mènent des enquêtes séparées sur ce sujet.

Quant au fils Donald Jr. et à Paul Manafort, ancien directeur de campagne, ils sont actuellement en négociation avec la commission de la Justice du Sénat pour donner leurs versions des faits aux élus.

Tous deux négocient pour fournir à la commission tout document relatif à leurs interactions avec la Russie, et pour fixer les paramètres de leur témoignage devant la commission, dans un premier temps en privé, avant une éventuelle audition publique, ont indiqué les deux responsables de la commission, le républicain Chuck Grassley et la démocrate Dianne Feinstein.

Une audition sur la Russie aura lieu mercredi dans cette commission, mais la participation des deux hommes, invités, n'a pas été confirmée, la commission se réservant le droit de lancer des assignations en justice pour les contraindre à témoigner.

Avec AFP