La route Kaduna-Abuja est récemment devenue l'une des routes les plus dangereuses du Nigeria, avec des coupeurs de route menant des attaques régulières. On y fait également souvent état de kidnappings orchestrés par des individus lourdement armés.
Le trajet se situe dans une région où le groupe Boko Haram est très actif. Mais la décision des autorités fédérales provoque des réactions mitigées au sein de la population alors que le train qui circule sur cette route vient d’augmenter les frais de transport à 100%.
Le capitaine Mohammed Bala Jibrin, pilote à la retraite et ancien directeur au ministère de l’aviation civile, explique que "le choix des compagnies pour opérer dans un Etat n’a rien à voir avec la sécurité. Les compagnies sont à la recherche de l’argent. et elles sont libres d’opérer partout entre deux points dans le pays".
La route qui fait environ 180 kilomètres n'a pas pu être sécurisée par le gouvernement, obligeant de nombreux voyageurs à l’éviter. Une situation qui isole la ville de Kaduna et ralentit son économie.
"Je m’inquiète que le gouvernement n’arrive pas à sécuriser cette route pour permettre aux Nigérians de circuler librement. Si les bandits et les kidnappeurs ont pris le contrôle de cette route, cela signifie que les activités économiques des populations vivant dans la zone seront affectées", s’inquiète l’activiste Faith N’wadishi.
Un autre risque associé aux voyages est le nombre élevé des accidents de la route enregistrés depuis quelques temps.
Pour Kabiru Adamu, consultant en sécurité, la décision du gouvernement vise certes à sécuriser des hommes d’affaires et des hautes personnalités qui ne veulent pas prendre tous ces risques, mais les conséquences d’une telle initiative ne sont pas négligeables.
"La conséquence d’une telle décision est : qu’est ce qui est arrivé au contrat social entre le Nigérian qui n’est pas riche et pour certaines circonstances est obligé d’utiliser cette route et le gouvernement?".
De nombreux voyageurs ont récemment exprimé leur colère face à l'augmentation de 100% des tarifs du train par le gouvernement nigérian, forçant la majorité à reprendre la route pour se rendre à Kaduna malgré les menaces sur leur sécurité.
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