"A propos de l'évolution de l'état de siège qui a été décrété par le gouvernement, c'est que, comme tout processus, il y a le démarrage, il y a l'accélération, et puis il y a le point où l'on arrive à l'objectif final", a déclaré mardi le ministre de la Défense Gilbert Kabanda.
"Pour le moment, nous sommes en phase de l'accélération, parce que tous les dispositifs sont pris, c'est comme un avion qui décolle", a expliqué M. Kabanda, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde consacrée à cet état de siège.
"Les opérations sur le terrain vont démarrer avec la logistique, avec toutes les capacités financières, il y a des hommes que nous allons devoir bouger pour aller dans les zones de l'état de siège et je peux vous rassurer, d'ici deux semaines maximum, la situation ne sera plus la même", a-t-il assuré.
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Le président Félix Tshisekedi avait décrété le 6 mai l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, pour venir à bout des groupes armés qui sévissent dans ces régions frontalières du Rwanda et de l'Ouganda.
Reconductible, cette décision avait été prise notamment après une vague de tueries perpétrées par un groupe armé d'origine ougandaise, les Forces démocratiques alliées (ADF).
Des gouverneurs et administrateurs militaires ont été nommés dans les deux provinces, où aucune opération majeure n'a été cependant lancée à ce jour.
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Lundi, plus de cinquante personnes ont été tuées dans un nouveau carnage en Ituri. L'identité des assaillants n'est pas connue, mais la région connaît de fortes tensions communautaires. Le gouvernement n'a fait aucune déclaration publique sur cette tuerie, un silence remarqué.
"24 heures après le drame, c’est le silence absolu de la part des autorités provinciales et nationales", s'est ainsi étonné le site congolais d'informations Actualités.CD.
Près de 122 groupes armés sont actifs dans tout l'est de la RDC, selon un groupe d'experts, le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), dans une région meurtrie par les violences de toutes sortes depuis trois décennies.